Crash
Durant un accident de voiture, sa femme décède et lui survit. Alors que Davis devrait pleurer sa tristesse et être submergé d’un chagrin insurmontable, il ne ressent rien, continue son train-train...
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le 14 avr. 2016
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Décidément, le cinéma Canadien nous vaut de beaux trésors d'intimités.
Ce film raconte comment de l'apathie jaillit la sincérité, de la destruction la beauté, des rencontres des vies retrouvées.
Ce film est un appel vibrant à tout démolir pour être soi et n'être que ça. Ce message brûle avec passion dans ce récit irrationnel comme dans le jeu tout en discrétion et en puissance des acteurs.
Davis Mitchell est un banquier d'affaires à la vie réglée telle du papier à musique. Il perd sa femme dans un brutal accident de voiture. Il sombre alors dans l'apathie. De cet apathie jaillit une obsession: porter attention à tout ce qui l'entoure, tout ce à quoi il ne portait pas attention. Puis celle de tout démonter pour en comprendre les rouages, tout démolir pour à la fois ressentir et faire table rase. Jaillit aussi un désir, celui de la sincérité absolue, de la transparence. Il ouvre sur ses émotions et leurs absences. Enfin, jaillit une compulsion, celle d'écrire au service client du distributeur automatique. Des lettres de réclamation, pour 25 cents, qui se transformes en lettres de confessions. Ces lettres atterrissent sur le bureau de Karen.
De ce triple mouvement obsession, désir et compulsion, naît une rencontre, toute en bienveillance et en irrationalité entre Davis, Karen, et le fils pré-adolescent de celle-ci. Ces trois-là s'aideront malgré eux, ils formeront un radeau de fortune fait de sincérité, de joies enfantines, de folies adolescentes. Dans ce tourbillon de changements, de deuils et de redécouvertes, Davis va découvrir les joies de la démolition cathartique, redécouvrant le plaisir de la douleur.
Après Ennemy et Prisoners, je redécouvre un Jake Gyllenhaal au sommet de son talent. Pour un rôle intimiste et sous le regard existentialiste de Vallé, il nous livre une prestation ahurissante d'exactitude physique et psychologique, de densité, de subtilité et de nuances. On nous livre des scènes de Gyllenhaal en caleçon sur son lit, le regard hagard mais beau jusqu'à l'indécence, puissant et écrasant, fragile à vous en émouvoir. Cet acteur est un monument à redécouvrir et il habite parfaitement un rôle complexe.
Les seconds rôles tout en densité et en discrétion supportent à un film équilibré, touchant mais peut-être un peu inachevé.
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Créée
le 18 mai 2016
Critique lue 361 fois
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