Wesley et Sylvester s'talonnent
Marco Brambilla, réalisateur italien à la filmographie plus que succincte, s'essaie pour son premier long métrage à la science fiction et à l'action, non sans humour. Et aussi inespéré que cela puisse paraître, le résultat est plutôt convaincant !
SYLVESTER SHOOTS, WESLEY SNIPES
Le face à face entre l'étalon italien et notre cher cabotineur expert en fraude fiscale est musclé, en témoigne cette intro qui nous plonge immédiatement dans le vif du sujet. 1996, John, top cop toujours (s)partant pour stopper du bad guy, procède à l'arrestation de Simon Phoenix, retranché dans un immeuble, après destruction complète dudit bâtiment. C'est alors que le criminel annonce à Spartan que les otages qu'il retenait étaient également dans l'immeuble. Le flic de choc est écroué dans la même cryo-prison que le psychopathe.
Par une pirouette scénaristique que n'aurait pas renié Paul W.S. Anderson, Phoenix parvient ensuite à s'échapper lors d'une audition de routine en 2032. La société a bien changé, le monde vit à présent en paix, et les forces de l'ordre se retrouvent rapidement démunies face à cet individu d'une violence d'une autre époque (voir le "we're police officers ! We're not trained to handle this kind of violence !" hilarant de Rob Schneider).
"SEND A MANIAC TO CATCH A MANIAC"
Cette phrase, prononcée par Stallone lui-même dans le film, est d'autant plus juste, que les autorités n'auront d'autre choix que de libérer John Spartan, l'homme qui a appréhendé le criminel 36 années auparavant, pour le remettre une nouvelle fois derrière les barr...enfin, dans la glace. Et c'est là que le divertissement commence réellement. Ces deux êtres "primitifs" se retrouvent au beau milieu d'une société totalement aseptisée et pacifiste, pour laquelle un tag représente le summum de la violence, et dans laquelle le dernier meurtre a été perpétré 22 ans plus tôt.
Notre bon vieux flic fait équipe avec Lenina Huxley, interprétée par une Sandra Bullock convaincante. Cette femme-flic est fan des années 90, mais la communication avec Spartan demeurera compliquée, tant le fossé générationnel est important. Si l'humour n'est pas toujours des plus fins, les situations sont souvent drôles, causées par ce décalage total entre un Spartan en mode "brutasse" perdu dans toute cette nouveauté, et une Huxley qui essaie de se "ninetieser", avec une maladresse rare ! Quelques répliques valent d'ailleurs le détour, aussi bien en VO qu'en VF.
Sans surprise, et avec peu d'audace, si ce n'est, à la limite, dans le design de ce monde futuriste, Demolition Man s'enchaîne pourtant sans accroc jusqu'au final, et ce versus tant attendu. A aucun moment, le film de Brambilla ne se prend au sérieux, et c'est ce qui contribue à en faire un divertissement réussi, léger et moins stupide que ce que pourrait laisser à penser le pitch ou encore une partie de la distribution.