Demon Wind
3.3
Demon Wind

Film DTV (direct-to-video) de Charles Philip Moore (1990)

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Attention, série B bien cheapos en vue. Vous aimez les groupes de jeunes qui vont passer le WE dans la ferme familiale abandonnée où de terribles drames sanguinolents ont eu lieu ? Les stations-services au milieu de nulle part avec un pompiste inquiétant qui vous intime l'ordre de faire demi-tour ? Les comportements aberrants face aux assauts de démons latexés ? Et vous détestez le méta et les clins d'œil complices ? Alors Demon Wind est fait pour vous !

Demon Wind, c'est la 1ère partie de La Cabane dans les bois, avec ses personnages clichés de jeune premier, d'intello, de délurée, de jock (auxquels on ajoute un duo de magiciens, idée somptueuse malheureusement peu exploitée) dont les histoires amoureuses occupent le quotidien et qui passent leur temps à agir à l'inverse du bon sens (le fameux "séparons-nous" intervient certes tardivement mais dans une situation encore plus improbable). Ce sont aussi des livres à ne pas lire à haute voix, des gloumoutes ridicules avec leur perruque de chanteur de glam et des tragédies familiales à résoudre par les générations suivantes. Le tout réalisé avec un sérieux papal qui m'a pris au dépourvu mais qui participe totalement de son charme.

Le film est vraiment un petit budget, et la misère se voit à l'écran : les ruines de la ferme sont posées sur l'herbe, la qualité audio et vidéo est très variable, et si les démons ont une bonne tronche grâce au rendu organique du latex (je ne reviens pas sur les perruques), il est évident que l'on voit sans cesse les mêmes... Et sans spoiler, le boss final a vraiment un look d'hémorroïde géant ; on en profite d'ailleurs largement tant le dernier acte peine à se conclure. Il s'agit donc de savoir dans quoi on s'embarque, mais une fois ses attentes revues à la baisse, on profite d'un spectacle aussi navrant que plaisant.

Comme souvent, les bonus permettent de recontextualiser les conditions de tournage, au bénéfice d'une plus grande sympathie pour le film. Le producteur confirme l'extrême maigreur du budget, le projet ayant été validé pour faire une fleur à leur 2nd assistant réalisateur. Et les variations de grain à l'écran s'expliquent par l'utilisation de chutes de pellicules de différentes marques et formats, ce qui a également compliqué le développement. Charles Philip Moore a donc vraiment dû porter par son enthousiasme passionné le projet et c'est presque un miracle qu'il en soit venu à bout. Petite anecdote rigolote : Lou Diamond Phillips se cache incognito dans la foule de démons.

En tout cas, tous les intervenants semblent s'étonner que Demon Wind connaisse une seconde vie, et à vrai dire, on les comprend un peu.

Créée

le 31 oct. 2022

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