Bon voyage !
Voilà un film très embarrassant voire foncièrement déplaisant : une narration lourde avec ses non-dits très appuyés et une lenteur qu'on subit au lieu de la savourer, beaucoup de scènes impossibles,...
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le 9 mars 2017
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Avec ce premier long-métrage, Andrew Steggall signe un film envoûtant, pour peu que l'on s'abandonne à son rythme lent, méditatif et contemplatif. À l'image d'Elliott (Alex Lawther, magnifique), son jeune héros, épris de littérature et portant toujours avec lui un cahier dans lequel il consigne ses premiers essais de plume, le réalisateur est un esthète et ne s'en cache pas. Tout, ici, est placé sous le signe de la beauté et de la fascination pour la beauté. Les plans sont superbes, composés et colorés comme des tableaux, et s'inscrivent volontiers sous la forme d'images fixes dans la mémoire.
Dans la splendeur si singulière de l'automne, saison nostalgique par excellence, le spectateur est rendu témoin de deux axes d'évolution contradictoires : sur fond de déconstruction (séparation d'une maison, rupture du couple parental, altération de l'image des parents, perte d'une innocence et phantasme suicidaire...), irrépressible poussée de vie (ambition littéraire, éveil à la sensualité et orientation de celle-ci vers un premier objet...).
Tourné dans le sud-ouest de la France, sur les lieux mêmes qui l'ont inspiré, le film excelle à recueillir ces moments suspendus où la conscience flotte, portée par une contemplation (la lumière d'or d'une forêt automnale, un mur peint comme un ciel, sa propre image dans un miroir, le corps ou le visage de l'autre...), et où de profonds changements se produisent en soi, dans une immobilité apparente. Cette capture si subtile requiert des visages d'une sensibilité et d'une expressivité inouïes, tel celui qu'Alex Lawther offre à son réalisateur. Le jeune homme, dont le point de vue constitue l'axe central du film, incarne son personnage avec la fraîcheur et la spontanéité d'un premier rôle, alors qu'il est loin d'en être à sa première performance.
On reste longtemps sous le charme de "Departure" qui, certes, positionne son scénario au moment de séparations et d'adieux - l'adieu à l'enfance n'étant pas le moindre d'entre eux... -, mais témoigne également si fortement de la beauté du monde et de la montée de sève que celle-ci suscitera toujours en nous.
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Créée
le 20 juil. 2017
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