Le décalage produit par le retour réflexif du personnage principal sur les situations qu’il vit, s’il produit quelques moments amusants, a pour effet principal de surcharger un récit déjà appesanti par le didactisme de son scénario, par la lourdeur d’une métaphore filée associant sans surprise la découverte de la thanatopraxie à une reconsidération de l’existence et du sens à lui donner par le biais de la musique, auxquels s’ajoute une mise en scène impersonnelle. L’incessante voix off dit tout et, de façon paradoxale, ne dit rien : elle assujettit les scènes à un niveau de signification basique, invalidant toute profondeur, annulant toute démarche intellectuelle de la part d’un spectateur auquel on sert du prémâché. Nous ne ressentons jamais l’égarement de Daigo, seulement l’inutile et approximative maîtrise du réalisateur Yōjirō Takita. La seule poésie est signée Joe Hisaishi.