Lâcheté et mensonges
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Bêtement, on pouvait penser que l'idée d'une adaptation allemande de la fameuse pièce à succès française "le Prénom" allait être l'occasion de pousser la logique de celle ci vers le malaise, le vrai, voire d'ouvrir le sujet essentiel du rapport de l'Allemagne contemporaine avec son passé nazi, à une période de résurgence de sentiments nationalistes et de xénophobie. Et on se trouve au contraire face à un affaissement plutôt lâche du scénaro qui évacue assez rapidement le sujet "Adolf" - un commentaire sur les migrants et c'est tout -, après l'avoir soigneusement circonscrit au personnage le plus haïssable, représenté comme un intellectuel mesquin... faisant finalement douter des intentions du film, qui s'apparente presque du coup à un projet de dédramatisation de son sujet (une plaisanterie pas méchante qui ne vaut pas la peine de froisser les gens, non ?). A partir de là, le film s'effondre complètement, déclinant sans imagination et surtout sans aucune conviction un règlement de comptes entre petits bourgeois sans conséquences - le final avec voix off lénifiante et "happy end" en forme de plaisanterie grotesque est abject de lâcheté. Pour accentuer encore le sentiment de désastre devant "Der Vorname", qui ne nous tirera par ailleurs que de maigres sourires, l'interprétation est globalement médiocre et le réalisateur joue la carte la plus honteuse qui soit face à la théâtralité de son scénario, celui des flashbacks permettant "d'aérer" le spectateur. Le tout est vraiment détestable.
[Critique écrite en 2019]
Créée
le 15 sept. 2019
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