Les films de catastrophes aériennes sont légion mais peu se déroulent en Afrique. C'est toute l'originalité de Dernier vol pour Abuja qui donne à voir de savoureuses scènes du Nigéria contemporain.
Oeuvre d'Obi Emelonye, réalisateur plusieurs fois primé, le long-métrage suit la trame classique des films de catastrophe aérienne. On évoque d'abord la vie des passagers, des membres de l'équipage et on donne quelques indices sur ce qui va mal tourner.
Ainsi plusieurs histoires s'entremêlent. Une passagère surprend son petit ami au lit avec une autre femme et décide de retourner sur le champ à Abuja. Un comptable véreux sur le point d'être démasqué se rend à un séminaire d'entreprise. Son boss, interrogé par la police, manque l'avion. Le pilote permute de vol avec un collègue.
Rien de très nouveau jusqu'ici mais le réalisateur sait ménager le suspense, notamment en feuilletonnant la vie des passagers jusqu'à la découverte du feu dans les toilettes de l'avion. L'action se passe principalement à Lagos, la plus grande ville du Nigéria aux bouchons légendaires. La classe moyenne africaine, ses aspirations et sa vie quotidienne sont particulièrement bien croquées.
Les dialogues sont hauts en couleur mais le jeu des acteurs parfois inégal. Film à petit budget, Dernier vol pour Abuja vous laissera aussi sur votre faim si vous êtes amateur d'effets spéciaux sophistiqués. Pour moi, ce fut une introduction à Nollywood (la production cinématographique du Nigéria, qui se classe dans le top 3 mondial avec Bollywood et Hollywood).
Sorti en 2012, le film entend dénoncer une sécurité aérienne parfois aléatoire en Afrique. Il fut récompensé aux Africa Movie Academy Awards.