Attention les femmes !

Le film commence par un panneau d’avertissement qui déclare que ce long métrage va permettre aux jeunes femmes d’être averties des sombres menaces qui pèsent sur elles sous la forme d’odieuses traites des blanches. Ils disent qu’en gros même si la réalité est moche, dénoncer des atrocités dans un film peut permettre d'ouvrir les yeux à tout le monde et empêcher ces horreurs.

Cette adaptation d’un roman de Gilles-Maurice Dumoulin bénéficie d’une excellente photographie qui exploite adroitement les contrastes et contribue à napper le métrage d’un climat en adéquation avec le sujet pendant que des plans audacieux rendent palpables les rapports de force entre les protagonistes. Porté par une musique signée Art Blakey's Jazz Messengers le jeu des acteurs se révèle surprenant de modernité, même s’il n’échappe pas à quelques tics typiquement hexagonaux.
Philippe Clay éclipse de sa présence ambiguë l’ensemble du casting, à tel point que Robert Hossein que tout désignait comme la vedette du film, semble fade et peu convaincant à ces côtés.
Ce film sorti sur les écrans en 1959, « Des femmes disparaissent » surprendra plus d’un spectateur, tant il suinte la violence et l’érotisme cru que teinte le sadisme, tant sa qualité surpasse bien des productions actuelles.
Seul intérêt de ce film : revoir la somptueuse Estella Blain au sommet de sa beauté.
Et dans un autre registre, je trouve que Jacques Dacqmine, joue très bien les salauds. Bref un film intéressant pour les acteurs, mais un navet total quand au scénario, et une arnaque par rapport à l’annonce du début.