Un bon petit polar d'époque, enlevé, avec ses moments de grâce (le numéro de neurasthénique délirant de Boris Karloff, notamment) et des rebondissements qui ne déméritent absolument pas, le tout avec des relents de comédie sentimentale... la recette est réussie, et les comédiens s'en donnent à cœur joie dans cette histoire finement construite : une ingénue plus maligne qu'elle ne le laisse supposer au premier abord décide d'aider Scotland Yard à pincer le supposé meurtrier d'une de ses copines entraineuses. Elle se débrouille plutôt bien, porte élégamment la toilette, fait des rencontres étonnantes, montre des aptitudes à l'action insoupçonnées et tombe amoureuse. Tous les types autour d'elle s'éprennent plus ou moins d'elle aussi, d'ailleurs. On frôle l'erreur judiciaire, l'horizon s'assombrit, mais les vertus de la demoiselle tirent l'histoire vers le haut. Un joli personnage de femme, en somme, dans une production souvent machiste, évoqué par un metteur en scène allemand qui deviendra ensuite le porte-étendard du mélo flamboyant. A voir ne serait-ce que par curiosité, en dépit de petits défauts bien véniels (les scènes bavardes ou convenues, tout ça...).