Recherche Danièle Thompson, désespérément…
La Bûche, Fauteuil d’orchestre, Le Code a changé, les scénarios des meilleurs films de Chéreau et de Gérard Oury… Danièle Thompson nous avait habitués à beaucoup mieux que ce film poussif et inabouti.
Habituée des films chorale, la réalisatrice s’y essaye à nouveau dans ce long métrage qui narre les relations compliquées de deux frères aux modes de vie diamétralement différents.
Cette fois pourtant la mayonnaise ne prend pas : les pièces du puzzle ne s’imbriquent jamais vraiment et le spectateur a bien du mal à s’attacher aux multiples personnages, en grande partie parce que leurs interprètes, incapables de passer du drame à la comédie, sur jouent chaque situation, comme s’ils espéraient ainsi pouvoir glaner du crédit auprès du grand public.
En prenant les acteurs à la mode (Kad Merad, Max Boublil, Valérie Bonneton), le film s’assure un ratio d’entrées honorables en première semaine mais ne peut prétendre s’élever à la catégorie de futur classique.
Ce panel de stars les unes à côté des autres forme un ensemble incohérent (mention spéciale au couple Mérad/ Bellucci auquel, pour des raisons évidentes, on ne croit pas une seconde) et le film alterne entre séries de sketchs (les digressions du grand père malade d’Alzheimer, les scènes à la « sois belle et tais-toi » de Monica…) et envolées lyriques au cours desquelles on peine à croire aux sentiments.
Bien sûre, Danièlee Thompson n’a pas perdu sa plume, mais quelques bons mots ne suffisent pas à relever l’ensemble.
Le film en devient même irritant tant il regorge de clichés (les yachts de St Trop, la Rolex, l’infirmières porno).
La fille de Gérard Oury, peu inspirée, en vient même à livrer un pastiche de ces films précédents : le personnage d’Eric Elmosnino tente de nous faire revivre des scènes à la Rabbi Jacob et cette famille éclatée nous rappelle avec nostalgie La Bûche.
Un bien mauvais cru donc, et c’est d’autant plus décevant que la réalisatrice se fait rare et donc, se fait attendre.
En espérant que le prochain sera plus réussi, allons-nous consoler avec les vrais classiques au sein desquels d' autres films de la famille Oury ne manquent pas de figurer.