Comme des lions en cage
J'ai été relativement déçue par ce documentaire. J'en attendais beaucoup plus. En fait, même s'il est loin d'être inintéressant car il représente une plongée dans le quotidien de ces hommes...
le 30 déc. 2021
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Déjà auteurs de plusieurs documentaires pour la télévision, Jean-Robert Viallet et Alice Odiot réussissent en 2016 puis en 2018 à intégrer la prison des Baumettes de Marseille pendant près d'un mois pour y filmer le quotidien de cette prison délabrée et insalubre. Ils auront mis trois ans à pouvoir intégrer les lieux. Leur but ? On ne le connaitra pas vraiment, le documentaire (sorti en salles) se contentant de filmer des hommes incarcérés et d'y voir quelques témoignages et autres silences pesants.
Le sujet est intéressant mais la mise en scène, le traitement, la finalité de ce docu restent vains. En effet, moins passionnant qu'un reportage sur TF1 ou un segment de Zone Interdite, Des Hommes ne pose aucune question, aucun discours, aucun travail de mise en scène. Il se repose sur son sujet et laisse parler des images. C'est un choix délibéré (et pour le moins original il faut l'admettre) des réalisateurs mais cela n'apporte finalement rien. Si le but est de montrer les conditions de vie d'une prison, elles sont assez pauvres. Le témoignage de détenus ? Quasiment tous les mêmes, allant de regrets en espoirs. Les murs délabrés du centre pénitentiaire du 9e arrondissement ? On n'en voit concrètement que deux ou trois. Alors où est l'intérêt d'un tel documentaire ?
Énième constat visuel et réaliste de la vie carcérale, Des Hommes se veut incisif dans le fond mais insignifiant dans la forme, le choix délibéré de ne rien approfondir étant également un frein au film. En est-il encore un ? L'expérience est ratée, à trop vouloir laisser le spectateur s’imprégner des images et ressentir, questionner ou juger, Viallet et Odiot proposent dès lors un travail extrêmement minimaliste qui ne pourra pas plaire à tout le monde. Au final, Des Hommes reste une succession d'images carcérales, sans fil conducteur ni personnage principal à qui s'attacher, sans identité visuelle ni réels repères, un documentaire contre toute attente pauvre et désintéressant, frustrant même, dont les éloges à Cannes restent le plus grand mystère.
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Créée
le 24 avr. 2020
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