Quelque peu déçu de ce film qu'est Des Hommes et des Dieux de Xavier Beauvois. Concrètement, les choix faits par le cinéaste sur le casting ou la réalisation elle-même me laissent dubitatifs.
Le réalisateur a laissé tomber toute la dimension politique du sujet pour se concentrer uniquement sur celui de la foi et du choix fait par ces religieux de rester dans leur monastère d'Algérie.
Ici, il n'y a aucun parti pris, juste des faits et des hommes face à des choix qui leur seront cruciaux. Sur le fond, j'apprécie en fait ce choix mais Beauvois ne fait absolument rien pour que le spectateur accroche.
D'un point de vue purement cinéma, je trouve ça assez faible. On s'intéresse essentiellement au personnage joué par Lambert Wilson et sur l'un ou l'autre acolyte mais finalement, ça gravite autour des deux voire trois mêmes personnages. Le gros souci, c'est que Wilson est mauvais. Absolument mauvais. Ce type ne transpire rien. Ni la foi, ni la crainte, ni la colère. L'acteur qui joue le membre du GIA et qui apparait face à lui pendant trente secondes le bouffe complètement.
En fait, le casting est assez pauvre si on excepte Michael Lonsdale (qu'on a néanmoins connu en meilleure forme dans un rôle qui lui convenait bien) et celui Jacques Herlin (dont la bonhommie souriante suffit déjà pour faire passer quelque chose).
Et puis d'un point de vue purement cinéma, le film n'est pas vraiment très riche. Il faut attendre les 20 dernières minutes pour rentrer dans une oeuvre qui offre véritablement de bons moments de cinéma, réveillant le spectateur d'une routine dans le récit.
Bref, il y avait vraiment une belle matière, mais je me suis un peu ennuyé devant ce film.