Des hommes et des dieux, c'est un film qui m'effrayait. Son côté mystique sans doute, sa bande annonce sombre. L'idée que la fin est inéluctable.
Et pourtant jusqu'au bout j'ai espéré. Parce que les mots étaient doux. Parce que leur foi était pure. Parce que, sans doute marquée par mon époque, je garde espoir que les mots peuvent être plus forts que les armes.
Dans cet éclairage très neutre, où toutes les couleurs sont tempérées, où seul le monastère est mis en avant par un contraste avec les nuances claires du reste. Il y a clairement un avant et un après au sein du film, un passage de couleurs pastels à des teintes plus sombres, un passage de la lumière à une constance de l'obscurité, mais toujours un silence de recueillement, jamais lourd, toujours juste.
Les personnages sont d'une grande justesse, sans jamais d'excès ou de tentatives maladroites de se démarquer, ils n'en ont aucun besoin en même temps.
Le film est beau, la musique juste, je pense notamment l'utilisation du Lac des Cygnes de Tchaïkovski, d'une douceur et d'une violence inouïe à la fois.
Alors plongez vous dans ce monastère, sans y attendre une analyse ou une réponse à ces événements, seulement pour la beauté du silence et de la foi, et toujours l'espoir que la raison peut vaincre.