Aussi étonnant que cela puisse paraitre, Lawless est peut être ces dernières années, le film qui se rapproche le plus du conte rural.
Bien loin de vouloir retracer un bras de fer épique comme l'a fait "Les Incorruptibles" à l'époque, ou vouloir explorer la montée et la décadence d'une figure, le film de John Hillcoat en réalité se concentre sur le village des Bondurant.
Alors que ces derniers faisaient dans le traffic d'alcool en "bons" termes avec la police, voila que la Ville veut s'en meler. Guy Peace débarque, sorti d'un défilé de John Galliano avec une hargne et une violence qui n'est pas sans rappeler les plus grands fils de putes chez James Elroy. Pearce surjoue, très certainement, mais il a l'air de beaucoup s'amuser, en tout cas plus que lorsqu'il a deux tonnes de maquillages sur la tête et coincé dans un fauteuil roulant.
En face de lui un Tom Hardy qui évidemment impose le respect, et son petit frère, le Candide de la bande, Shia LaBeouf, qui va apprendre à devenir adulte avant la fin du film (ce qui est basiquement le cas dans TOUS ses roles).
Le propos s'avère assez surprenant pour un film du genre: la campagne pousse à l'esprit de féderation, de camaraderie, peu importe dans quel camp vous vous trouvez, alors que les grandes mégalopoles poussent à l'invidualisme et au mépris.
D'autant plus surprenant qu'ordinaire, c'est tout à faire l'inverse que l'on a l'habitude de voir dans le cinéma américain !
Pour autant même si le jeu est bon, la lumière est belle et qu'il n'y a pas véritablement de quoi cracher sur l'histoire, la sauce a du mal à prendre.
Peut être déjà parce qu'on a un peu de mal à croire en Hardy frère de LaBeouf.
Mais sans doute, surtout à cause d'un montage qui pèche trop souvent, la faute certainement à un passage à la boucherie Weinstein qui produit le film, et qui nous laisse un film bourré de faux raccords et allourdi d'une voix off embarassante.
En vrai, au délà de tout ca, il manque quelque chose de crucial chez Hillcoat.
Un sens de l'ambition certainement, car si on peut voir chez lui le potentiel d'un vrai auteur (son gout pour la violence et son apprentissage sont quelques unes de ses obsessions), quand on sort de la Route et qu'on fait Lawless, on ne peut y voir que quelqu'un qui est en train de payer ses factures, alors qu'en réalité, il ne les paye pas.
On peut être patients John, mais reviens. Vite.
HugoShapiro
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le 16 sept. 2012

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HugoShapiro

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