Les Tontons Flingueurs passent le bac.
Ou comment reprendre une formule ne marche pas forcément.
En voyant le début du film, je me suis dit "tiens, Louis de Funès à joué dans du Lautner" ça m'avait paru bizarre. Mais, oui, effectivement, c'est arrivé. Alors, c'est Louis de Funès dans un second rôle, pas le Louis de Funès habituel, qui voit les catastrophes arriver autour de lui et tente de les juguler. Non, c'est le Louis de Funès emmerdeur, pleutre et petit bras, un rôle qui lui va bien aussi, mais qu'on voit moins souvent. Bon, ok, on a peine à croire qu'il est le "jeune cousin" de Michel Serrault, mais sinon, ça fonctionne. Mais bon, il se retrouve avec un cadavre sur les bras, ce qui n'est pas sans rappeler un autre film.
Du reste, le film tente de reprendre les formules qui faisait la recette des Tontons Flingueurs :
- Des histoires de voyous, filmés comme dans un film noir, mais dans des situations comiques, le tout avec des dialogues d'Audiard.
- Une débauche de comédiens aux différents registres, chacun ayant sa petite scène, à l'image de Darry Cowl qui vient faire un coucou avant de repartir.
Et la sauce prend moins bien que dans les Tontons Flingueurs : le film manque d'élément permettant de faire tenir tout ensemble, les scénes s'ensuivent un peu comme autant de sketchs. Et malgré le talent de Serrault, le personnage principal est bien moins charismatique que celui tenu par Lino Ventura dans les Tontons. Heureusement que son entourage, mi-gangsters (pour le coup vraiment minables), mi excentriques (Francis Blanche y est encore une fois génial), permet au film d'être au final un bon moment passé devant l'écran.
Bon, certes le film ne brille pas par son féminisme, la femme jouée par Mireille Darc est tellement volage que le terme de "salope" est limite un compliment pour elle, mais on peut se dire que c'est une caricature du milieu des petites frappes. Néanmoins, une scène entre elle et Serrault où il tente de garder son calme pendant qu'elle l'embrasse est excellente.
En bref : Ca se regarde avec une certaine nostalgie de l'époque, mais c'est loin d'être le meilleur de la fournée.
PS : il y a l'un des pires "faux raccord" de l'histoire du cinéma avec un couteau à la trajectoire totalement improbable.