Des saumons dans le désert par Cinemaniaque
Tout commence bien : pendant une demi-heure, l'histoire (abracadabrante mais sympa) se met en place, et les principaux protagonistes se font aimer du spectateur par quelques répliques cinglantes, un humour parfois so british et une réalisation honorable. Et puis bam, passé ce délai, tout déconne, et voilà que la comédie romantique pas trop nunuche jusque là se prend au sérieux, aborde des sujets qui fâchent et qui n'ont rien à voir avec le reste du film (la guerre, les extrémistes religieux) et qui plombent franchement l'ambiance, jusqu'à donner naissance à des séquences parfois ridicules, au pire pitoyable (ou l'art d'éviter un assassinat avec un hameçon de pêche à la mouche !). Et Lasse Hallström, comme à l'accoutumée, de proposer un film mièvre, prévisible, convenu, morne, lent et finalement sans grand intérêt car pas subtil pour deux sous. On en vient alors à regretter l'humour du début, malgré les belles prestations d'Emily Blunt mais surtout d'Ewan McGregor et l'irrésistible Kristin Scott Thomas qui remporte la palme de la salope politique de service à l'humour grinçant. Mais un film ne peut se reposer indéfiniment sur ses acteurs, malgré ce que semble en penser Hallström, et son film au final n'atteint pas le miracle des saumons qu'il évoque : il ne remonte pas le courant pour survivre. Il boit la tasse plutôt.