La décision du père

"Le bistro de l'horreur" me l'avait vachement bien vendu ; l'idée de ce père qui décide de tuer sa famille après s'être fait licencier a de quoi séduire, c'est donc dommage de foirer le projet de la sorte.

Le scénario est assez mal torché. Ne fut-ce que la caractérisation du père est décevante : il est en colère, méchant et fou dès le début plutôt que de jouer sur une progression de son état ou au moins sur quelque chose d'un peu moins extrême. Les autres personnages sont caractérisés, mais à part le fiston, c'est assez pauvrement exploité. Les réactions des personnages sont rarement crédibles, non pas pour amener quelque chose de fantastique ou de bizarre, mais juste parce que le réalisateur semble ne pas y avoir réfléchi ou simplement parce que ça l'arrange mieux. Du coup, on a envie de tous les baffer. Il reste quelques bonnes idées mais elles auraient pu être mieux exploitées.

La mise en scène est inégale. D'un côté on a de très bonnes idées et un découpage souvent efficace (même si au montage certains plans sont un peu long ou que narrativement ça ne raconte pas grand chose) et d'un autre on a des choix de plans qui ne fonctionnent vraiment pas, surtout durant les scènes d'action où les trucages et effets spéciaux fonctionnent assez mal. les acteurs ne sont pas top non plus (c'est peut-être dû à la VF aussi), ce qui n'aide pas à entrer dans le vif. On sent que la caméra est cheap, surtout quand il n'y a plus beaucoup de lumière et ainsi on se tape une séquence nuit dans les bois assez moche. Mais bon, je le répète, y a de très bonnes idées aussi. Comme par exemple le parallèle entre la fille coincée dans la cuisine (porte bloquée avec une corde) et la mère étranglée. D'ailleurs cette scène montre bien que le film aurait pu être génial : la réaction du fils est trop mal filmée, trop mal amenée narrativement alors que sur le papier, ça reste tout de même une idée intéressante, assez couillue même.

Bref, ça aurait pu être un vrai bon film d'horreur mais trop de maladresses gâchent ce plaisir.