Le porc de l’angoisse
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Je n’avais pas vu Desperado 2 depuis sa sortie au cinéma il y a 15 ans. J’en avais gardé un souvenir très flou et mitigé, à cheval entre le délire à la gloire d’Antonio Banderas et, comme d’habitude chez Rodriguez, une qualité technique pour le moins limitée.
A l’occasion d’un moment d’absence que je ne m’explique toujours pas et de la présence du film au catalogue Netflix, grand dealeur de films de daube devant l’éternel, j’ai procédé à un nouveau visionnage.
Las, ma déception fut immense quand je me rendis compte qu’à la place d’un blockbuster décérébré mais éventuellement sympathique, Robert Rodriguez avait livré un film analphabète, tellement à la rue en ce qui concerne le cinéma qu’il rend déplaisants à la fois son histoire et ses acteurs.
L’histoire en fait trop peu, les acteurs en font trop. Ça n’est pas forcément rédhibitoire dans le merveilleux monde du cinéma mais à la condition sine qua non que les bases de la grammaire filmique soient maîtrisées.
Or, comme il nous le prouve depuis le début de sa carrière, Robert Rodriguez n’a aucune idée de comment réaliser un film. Parfois, Tarantino traîne non loin de la caméra et lui file un coup de main ou bien il a un script tellement cadré qu’il ne peut le ruiner totalement. Et parfois il est aux manettes tout seul comme un grand et ça donne Desperado 2.
Le résultat est vraiment honteux : histoire stupide et à peine compréhensible, jeu des acteurs dramatique, cadrages mal foutus à tel point qu’on est très souvent perdus dans l’action (confère à la course-poursuite parmi de nombreux exemples) et le montage est vraiment raté (trop de cut, erreurs de timing…).
Le rendu final est abominable. Et le fameux second degré post-moderne ne justifie pas tout. Le problème de Rodriguez c’est qu’il n’a rien à dire. Pas de propos, pas d’histoire. Il a de la hype, il est pote avec Tarantino et hop 30 millions de budget alloué à cette catastrophe sur pattes. Du coup c’est mal écrit, mal dialogué, mal joué, pas drôle, les scènes d’actions sont nazes, c’est un vrai navet à 30 patates.
J’avais gardé un meilleur souvenir du premier opus (comme d’Une nuit en enfer d’ailleurs) et je me demande si ça vaut le coup d’y jeter un œil à nouveau compte-tenu du constat accablant que je fais de celui-ci.
Créée
le 30 août 2018
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