Une violence magistrale

Récompensé au Festival de Cannes 2012 par le prix « Un Certain Regard », on était en droit d'attendre beaucoup de Después de Lucia...Et il ne m'a pas déçu.

Pourtant, les débuts sont laborieux : après une interminable scène d'introduction, on tourne en rond pendant une demi-heure, avant que l'intrigue ne commence réellement. Un sujet intéressant et pas souvent abordé au cinéma fait alors son apparition : le harcèlement sexuel.

Cependant, il semble que l'on voit très vite où le réalisateur veut en venir : les élèves du lycée de Alejandra lui font payer cette vidéo qui a circulé sur internet, sans qu'elle en soit responsable (alors qu'elle a accepté de la tourner). L'homme est cruel, en somme.

Alors, pourquoi cette note ? Et bien, en raison de la montée en puissance du film : au début, on déteste, puis, on se dit que c'est trop, que ce n'est pas crédible, et enfin, malgré nous, on y croit. On a envie d'hurler,d'entrer dans son téléviseur pour aider cette petite. Le film dérange avec talent. C'est peut-être la marque de fabrique des films récompensés par le prix Un Certain Regard : une réalisation exceptionnelle et une violence montrée toujours avec justesse, crédibilité.

Le jeu des acteurs est moyen (celui du père, notamment), mais la réalisation le fait oublier. Petit bémol cela dit sur ces quelques plans longs avec vue depuis la banquette arrière de la voiture : on a l'impression que le réalisateur se cherche une marque de fabrique, mais sans succès.

Une montée en puissance, donc, tout au long du film. J'allais me fixer sur un 7, puis j'ai rajouté un point pour l'exceptionnelle scène de fin. Une violence magistrale, et de la justesse, encore de la justesse, toujours de la justesse sont les caractéristiques de Déspués de Lucia.