Finale Destination prête une attention toute particulière aux choses et objets du quotidien qui, utilisés par la grande faucheuse, mutent en instruments de trépas : un set de couteaux, une bouilloire, l’installation électrique située à l’extérieur de la maison, la devanture d’un hôtel parisien. James Wong pense sa mise en scène comme un jeu de fausses pistes, révélant ainsi l’importance du cadre pour signifier la menace – c’est-à-dire la rendre perceptible par des signes : cadrage, mouvements de caméra, lumière. Menace qu’il déplace non sans un certain plaisir sadique. Le réalisateur joue avec ses images comme les personnages servent de pions que déplace la Mort sur cet échiquier géant qu’est l’existence, symbolisé par le plan de l’avion avec ses allées, ses sièges et ses passagers.
En outre, les adolescents victimes ne troquent jamais leur bêtise profonde contre l’intelligence des héros standardisés : ils continuent de se bagarrer sans raison, débitant une série de lieux communs sur le hasard. Nous comprenons rapidement que Wong nous convie à un jeu de massacre, un voyage non à Paris – destination finale pour la classe – mais au bout de la gaucherie, ce qui n’est pas sans parodier le genre du slasher alors à bout de souffle. Une réussite.