Extrait de la critique d'Erik Maurel publiée sur DVDCLASSIK :

Un sympathique film d'aventures réelles et pourtant si improbables!

Un film bon enfant, ni belliqueux ni violent. Il y a quand même des morts, des séquences à suspense (très réussies d'ailleurs, à l'image de celle du soldat sur le point de se faire égorger ou cette autre au cours de laquelle une troupe de cavaliers japonais croise en plein désert celle des Mongols au sein desquels étaient cachés nos Américains), des scènes de batailles et autres. Le tout est filmé avec le plus grand sérieux mais c'est ce décalage entre la gravité de l'histoire et les réactions anti-dramatiques des personnages qui confère cette originalité au film de Robert Wise, son premier essai en couleurs.

A ce propos, son chef opérateur Charles G. Clarke (Capitaine de Castille) utilise le Technicolor avec virtuosité en nous délivrant quelques plans d'une étonnante beauté (ses éclairages de nuit en décors naturels sont superbes). On le pressent, le cinéaste, non content de l'efficacité de sa mise en scène (très classique cependant, expressément sans recherche d'une quelconque virtuosité) a su s'entourer d'une formidable équipe technique. Non seulement la photo de son film s’avère très belle, mais les artificiers s'en sont, eux aussi, donnés à cœur joie : les effets pyrotechniques lors des bombardements aériens sont très convaincants. Les auteurs des rares toiles peintes que l'on peut voir notamment lors de l'arrivée du groupe sous la grande Muraille de Chine (autrement, le film a été tourné presque entièrement en décors naturels, le Nevada faisant office de Mongolie, les Indiens Paiutes de la région se révélant très crédibles en peuplade asiatique) ont accompli, eux aussi, un travail de toute beauté et Ray Kellogg aux effets photographiques (probablement les attaques aériennes) s'en sort aussi remarquablement bien. Esthétiquement, Destination Gobi ne ressemble déjà donc pas à une série B fauchée.

Amateurs de films de guerre sombres, violents ou virils, de combats et de batailles, vous pouvez passer votre chemin. Destination Gobi lorgne bien plus vers le film d’aventure coloré et rocambolesque, mais sans nécessairement se dérouler sur un rythme effréné. Une réussite de plus, même si mineure, au sein de la belle filmographie de Robert Wise. Une œuvre légère et amusante, efficace et bien menée, loin d’être inoubliable, mais qui draine un capital sympathie.

Préférez la VO car la voix française de Widmark est moyenne ; il est d'ailleurs est curieux que cette vedette ait eu autant de voix françaises différentes au contraire de Wayne, Mitchum ou Douglas, par exemple.


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le 1 sept. 2023

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