Détective bureau 2-3 par drélium
Plus encore que dans "La jeunesse de la bête", le rythme est soutenu, très peu de temps morts, les fusillades sont enlevées et la légèreté omniprésente. Des petits bonus stylés comédie musicale viennent apporter la touche surréaliste bien moins présente que dans "La jeunesse...". A part la chambre de Manabe et ses spots colorés qui réchauffent l'ambiance visuelle et le dancing room (élément récurrent là aussi), il y a peu d'extravagances formelles, à l'opposé de La marque du tueur. Les décors sont souvent grisâtres, garages, entrepôts crasseux, hangars, etc. A ce propos, ce n'est peut-être qu'une coïncidence mais le garage des trafiquants et un plan large en particulier est exactement le même que celui de "reservoir dogs", avec la rampe d'accès et tout et tout. Troublant.
C'est un pur polar made in Suzuki, endiablé et labyrinthique, où notre héros (Shishido au top de sa forme) a toujours une longueur d'avance sur les méchants ce qui lui permet de berner tout le monde en se la jouant sarcastique et cool. Il manipule à sa guise, en particulier les femmes, avec un machisme remarquable d'énormité : par exemple, il file des baffes à celle qu'il aime en rigolant. Après tout il est sa seule chance de se libérer de son amant, impuissant et trafiquant, et il en profite largement le bougre.
Un bon petit plaisir pétaradant et léger auquel il manque juste un peu de l'extravagance visuelle de la "marque du tueur" pour atteindre les sommets. Très bon polar au scénario de base ultra classique mais au style unique aussi déjanté qu'un bon swing.