Beaucoup de gens s'en prennent à Edward Drake et son acolyte producteur pour avoir formé une écurie exploitant principalement l'image de Bruce Willis pour sortir une pelletée de mauvais films. Je ne suis pas sûr que les deux bougres visent uniquement la rentabilité maximale en 'piégeant' les spectateurs. J'ai regardé plusieurs de leurs films et je remarque que la qualité varie progressivement vers quelque chose de meilleur ; ne nous méprenons pas, ce "Detective Knight : Rogue" n'est pas un bon film, mais clairement, on se rapproche d'une production bis correct par rapport au très maladroit "Cosmic Sin"
Le scénario propose une fois de plus le rôle d'un flic corrompu à Willis, sauf que cette fois, il veut se racheter. Il est ainsi le leader du film, ex aequo avec le chef des jeunes voleurs. L'intrigue se perd dans ce double point de vue, les scènes ne vont clairement pas assez loin, certaines sous-intrigues sont abandonnées. Mais on a de l'action, on a des confrontations, ce ne sont pas juste des personnages ligotés pendant tout le film qui parlent. Et s'il reste encore quelques points invraisemblables ils sont nettement moins nombreux.
La mise en scène aussi est mieux gérées : l'équipe des effets spéciaux a fait d'énorme progrès (à moins qu'ils ne se soient adressés à une autre compagnie, je ne sais pas) ; il reste des effets cheap (comme le feu des fusils et l'absence d'impacts) mais globalement, on se sent mieux, l'immersion est plus facile. Les décors sont variés et correctement filmés. La photographie est plate. Le découpage est classique, lisible, parfois un peu maladroit. Le montage est un peu mou, comporte quelques mauvaises idées. Les acteurs ne sont pas tous mauvais ; beaucoup ont des gueules à rester dans des productions amateures, mais certains ont plus de charisme et d'expérience.
Bref, c'est dommage que Bruce pose les armes, je pense que cette collaboration aurait pu mener au moins à un film potable, peut-être même à un bon film. Voyons comment Drake et son acolyte vont rebondir sans le soutien de Willis (car il faut avouer que même s'il est en mode automatique, le fait qu'il revienne à chaque film laisse entendre qu'il soutient tout de même le réalisateur, lui qui n'hésite pas à médire et foutre la merde sur le plateau d'un film lorsqu'il n'aime pas un réalisateur - voir l'affaire Kevin Smith).