Complètement inattendu...
En 1948, la magie est couramment utilisée. Un détective ancien flic qui n'aime pas la magie, Howard Philip Lovecraft (Fred Ward), est engagé par un milliardaire pour retrouver un livre qui a été volé par un gangster. Sur son chemin, il croise une femme fatale qui chante dans un nightclub (Julianne Moore). Il y a aussi un gros videur black zombifié, un petit gangster sadique, un chef de gang suave. la fille du milliardaire est nymphomane, même si son père veut préserver sa virginité. Il y a aussi le chef de la police, un gros qui aime gueuler et un travelo qui va révéler l'intrigue principale, une voyante black adepte de magie blanche.... Et beaucoup de stores vénitiens, beaucoup de fumée de cigarette exhalée, et bien sûr des caisses des années 1940-1950. Ha, et bien sûr l'enquêteur-Lovecraft parle en voix off (surtout au début et à la fin).
Autant le dire, il est difficile de s'installer autant dans les clichés du film noir. A cela s'ajoute les thèmes lovecraftiens (nécronomicon, Yog-Sothoth, extinction de la race humaine, etc...), mais ils sont traités sur un mode résolument comique. Par exemple Yog-Sothoth ne peut être invoqué car la vierge qui devait lui être sacrifiée n'est finalement pas vierge (une blague digne de Mel Brooks !). Ou encore ce mécano qui chasse des espèces de Gremlins d'un moteur à coup de pulvérisateur de DDT. Ou encore ce démon sur lequel Lovecraft tire et se trouve à court de balles, et qui met ses poings sur ses hanches, genre "j'attends, mec".
Un divertissement mineur, mais qui réservent quelques surprises. L'esthétique fin des années 1940, bercée par du bon vieux jazz à la Glenn Miller se marie bien avec les clair-obscurs et ces ciels rouges si inquiétants - dignes d'un Carpenter. Il n'y a que les effets spéciaux des monstres, vraiment très carton-pâte, qui tirent le film vers le bas.
C'est un téléfilm surprenant, qui joue avec les conventions pour faire passer un univers improbable et attachant. Le genre de surprise qu'on aimerait avoir plus souvent.