Traîné dans la boue par les cinéphiles de tous poils à cause de son "Torque", le clippeur Joseph Kahn ne va pas se laisser abattre et va sortir de ses tripes son VRAI premier film, SON cri du coeur à lui. Se posant en parfait contre-point à la malhonnêteté d'un "Scream 4" se moquant d'un genre auquel il pille absolument tout sans jamais apporter quoique ce soit de neuf (d'ailleurs le film se fout joyeusement de la gueule de sa mise en abîme multiple et foireuse au détour d'une séquence jouissive se payant le luxe d'un caméo de Ron Jeremy en personne), "Detention" redonne enfin ses lettres de noblesses à un genre gangrené par un post-modernisme à la con et par un cynisme gerbant ("Saw" en prend aussi plein la gueule), lui rendant enfin tout le fun et la légerté qui émanait de lui dans les glorieuses 80's, tout en explosant ses limites. Jetant aux oubliettes toute notion de réalisme et de cohérence, Joseph Kahn va offrir aux spectateurs un grand concentré de nawak, brassant près de trente ans de cette contre-culture qui a façonnée l'Amérique actuelle (et par extention une partie du monde monderne), citant pêle-mêle "Retour vers le futur", Kriss Kross, "Freaky friday", Patrick Swayze, "Donnie Darko", "Breakfast Club", Steven Seagal et tant d'autres dans une boulimie cinéphilique qui en laissera plus d'un sur le carreau. Car oui, "Detention" est un film qui fonce à cent à l'heure, véritable boule de flipper qui paraîtra incroyablement superficielle à une grande partie du public. Ce n'est pas moi qui leur donnera tort, même s'il faut reconnaître que le cinéaste parvient toute fois, le temps d'une poignée de séquences, à retranscrire parfaitement le spleen adolescent, cette boule au ventre, cette sensation de vide que l'on ressent quand on pense être condamné au banc des losers. Croisement entre "Scott Pilgrim V.S the world" et "Kaboom" (même s'il n'a pas la pertinence et la puissance du chef-d'oeuvre d'Edgar Wright ni la liberté de ton totale de la perle hédoniste d'Araki), "Detention" est une petite bombe à prendre pour ce qu'elle est, un maëlstrom d'influences en tous genres, un défouloir incroyablement jouissif et gentiment gore, aux personnages attachants (Josh Hutcherson et l'ultra-choucarde Shanley Caswell sont parfaits), bouillon de (contre) culture d'un cinéaste sincère voulant partager ses passions avec le plus grand nombre. Putain, J'AIME !!!!

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le 10 août 2012

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le 10 août 2012

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Gand-Alf

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