Un groupe d'amis est en randonnée dans les Appalaches. Ils décident d'ignorer les nombreux avertissements en s'écartant de la piste et en s'enfoncant au plus profond de la forêt. C'est alors qu'ils deviennent les proies de psychopathes qui vivent en autarcie dans les montagnes depuis plusieurs siècles. Les randonneurs semblent avoir atteint un point de non-retour.
Pourtant, par sa nature de reboot, cette version 2021 cherche à se démarquer en premier lieu sur la nature même des antagonistes. Bye-bye les frangins consanguins détraqués présentés comme des êtres sauvages et régressifs. Détour Mortel version 2021 joue plutôt la carte de la population vivant en autarcie au milieu de la forêt, suivant des règles sociales établies, avec familles, organisation hiérarchique et même tribunal pour décider du sort des jeunes imprudents ayant foulé leur territoire. Cette nouvelle approche rendant l’ennemi plus intelligent et donc menaçant et dangereux, n’est pas inintéressante et plutôt dans l’air du temps. Elle entraîne mécaniquement un développement narratif quelque peu différent, même si le cœur du récit reste pour les protagonistes de tenter de survivre et de s’échapper. Sans y toucher, ce réajustement permet au film de questionner la violence qu’il donne à voir. Celle-ci se veut (un peu) moins gratuite et (un chouïa) plus interrogative alors que les personnages sont confrontés à des questionnements sur la légitimité de leurs actes (quand on pense que tous leurs malheurs sont liés à un malentendu…). Attention, tout cela reste bien en surface et jamais approfondi, on n’est pas dans le pensum ni dans l’œuvre réflexive, on reste dans de la série B qui tâche. Mais l’intention reste louable. D’autant que le réalisateur Mike P. Nelson s’avère être plutôt doué avec sa caméra et concocte quelques belles scènes, même si la photographie du film reste terne et neutre. Il est dommage donc que toutes les promesses esquissées ne soient pas concrétisées. Pour autant, le film propose son lot de scènes violentes (écrasement par un tronc d’arbre, énucléation au chalumeau, et des pièges forestiers toujours efficaces). Et puis il y a le personnage du père de l’héroïne interprété par Matthew Modine. Pas des plus fins en termes d’écriture, mais campé par un comédien capable d’insuffler ce je-ne-sais-quoi au rôle lui permettant d’exister. Les scènes à la recherche de sa fille disparue apportent un autre angle et une couche supplémentaire au récit toujours bonne à prendre dans ce genre de films. A noter également la présence de Bill Sage, sacré trogne interprétant le patriarche et boss de la tribu. Si on ne sera guère surpris de l’évolution un peu trop prévisible de l’héroïne, l’épilogue en plan séquence vient confirmer que ce Détour mortel : La Fondation, malgré ses défauts, conserve une personnalité incontestable.
En bref, ça fait partie des meilleurs film du genre que j'ai vu en 2021, rien à voir avec l'ancienne saga de Détour mortel, si vous n'aimez pas cette saga je vous conseille tout de même de regarder ce film là, qui vaut pour moi le détour !! ^^ 7/10