Par souci de préservation de l’intellect humain - qui en prend pour son grade en ce moment - le visionnage de “Wrong Turn : Fondation” ne peut se faire qu’à certaines conditions. Tout d’abord, le spectateur, qu’il soit volontaire ou bien sous la contrainte, ne doit en aucun cas comparer cette version 2021 avec le “Wrong Turn” original, réalisé par Rob Schmidt en 2003, que l’on peut d’ors et déjà considérer comme l’un des meilleurs films de tous les temps après avoir subi celui-ci bien évidemment. Même si l’on essaye de vous vendre le côté “Reboot” de ce Wrong Turn” moderne, il n’en est rien. La horde de D.C.C (Dégénérés Consanguins Cannibales), du premier opus, provoquant des accidents, pour ensuite boulotter du touriste en barbecue, laisse ici sa place à un clan de G.G.E.P.E.M.D.S.A (Gros Glands En Peaux Et Masques De Squelettes d’Animaux), des survivalistes, descendants des colons germano-hollandais de 1859, d'où le dialecte mi allemand, mi-molette (blague communautaire moisie, je m’en excuse par avance et me flagellerai plus tard). Ayant avec angoisse anticipé l'accession de Donald Trump à la présidence des USA - le message politico-écolo est d’une lourdeur affligeante - mais aussi le glas du cinéma d’horreur des années 2020 - le clan de G.G.E.P.E.M.D.S.A a décidé de vivre en marge dans les montagnes des Appalaches. Parfois déguisés en Groot pour chasser, (ne ratez surtout pas cette scène éclair de camouflage “Grootesque”, c’est un pur moment de grâce), cette horde de sauvageons à poil s’en prend aux gibiers à quatre pattes, mais surtout aux blaireaux à deux pattes, qui auraient l’imprudence de s’éloigner des chemins de randonnées. Et du blaireau, le réalisateur Mike P.Nelson va nous en servir comme s’il en pleuvait. Nous allons suivre six amis, scindés en trois couples distincts : la blondinette fille à papa (d’ailleurs son papa joué par Matthew Modine la recherche lors du prologue car les événements ont déjà eu lieu, grosse dinguerie scénaristique !). Je disais donc, la blonde et le jeune afro, l’intello à lunettes avec le neneu bas du front et enfin le couple gay. Bref des clichés ambulants pour lesquels le spectateur n’aura aucune empathie, malheureusement le massacre à venir n’en sera pas plus jouissif ! Avec l'arrogance des citadins moyens, n’ayant cure des avertissements autochtones - Dieu sait pourtant que dans un slasher, si l’on te met en garde, c’est qu’il y a une raison - quant à la dangerosité de la forêt avoisinante, nos randonneurs s’en vont la godasse légère en découdre avec les sentiers du coin. Attention, à cet instant précis, le spectateur doit se munir à tout prix d’un second degré salvateur, chose que ne possède pas ce “Wrong Turn : Fondation”, c'est-à-dire, l’ingrédient essentiel pour faire passer une daube, et celle-ci est sévère ! J’espère vous avoir moi aussi, mis en garde contre la toxicité de ce long-métrage.
Ne ratez pas le générique final, ça vaut son pesant de cacahuètes !
Sachez malgré tout, que si vous décidez de sortir du sentier vers une boutique pour acheter “Wrong Turn” (2021) et c’est évidemment votre droit le plus légitime, vous ferez un “Détour Mortel” pour vos économies.