Assez déçu de cette production des frère Farrelly qui nous avaient habitués à des trames plus léchées et surtout des gags plus comiques.

Deux en un part pourtant d'un constat intéressant, voire touchant: deux frères siamois qui sont tout l'un pour l'autre et qui veulent réaliser le rêve fou d'aller à hollywood, l'un des deux étant acteur. Absurde. Drôle. Le problème c'est que l'histoire peine à démarrer et que les gags s'enchaînent un peu gratuitement sans réellement permettre l'intrusion dans l'esprit des deux héros. Si bien que l'évolution que connaîtra leur existence n'aura pas grand impact sur le public. Pire: aucun véritable obstacle ne semble se manifester dans la vie des frangins tant tout leur semble insurmontable; or, sans obstacles, pas d'identification; et sans identification, pas d'empathie. Les conflits finissent par arriver quand, et là je spoile, les deux frères se font opérer; mais après 1h20 de film il est trop tard pour tenter de s'approprier les sentiments du spectateur. Si bien que les tensions naissantes laissent le public totalement indifférent. Quant à la sous intrigue qui arrive également en milieu de parcours mettant en scène Cher, elle semble innappropriée pour le récit, comme s'il s'agissait de la seule idée que les frères Farrelly ait eu pour raconter une histoire et empêcher le spectateur de quitter la salle.

Les gags ne sont pas extra non plus ; peut être le sujet grave a t il bloqué l'humour des Farellys bro? Car avec un peu de tact, l'histoire étrange aurait pu devenir touchante. Surtout si arrosée de gags hilarants. Ici, donc, l'humour sert principalement à mettre en valeur ce partenariat inédit, mais les deux réalisateurs semblent vite manquer d'idées pour exploiter un domaine. Il en résulte une panoplie trop vaste des lieux visités durant l'histoire: les frères siamois travaillent dans un restau, font du hockey, font du théâtre, ont fait du rugby , ont fait du baseball etc... trop d'activités bien différentes, chacune à peine exploitée. Les gags sont donc superficiels et paraissent peu travaillés.

Après l'histoire et les gags baclés, il reste le duo d'acteur qui fonctionne hyper bien. Très bien même. L'alchimie entre deux acteurs si différents et improbables dans ce type de film, étonne et ravit. En plus, on voit dans ces deux personnages passionnants à la base, un peu de tous les autres que les frères Farrelly ont pu créer (j'y ai surtout vu Dumb et Dumber). Le film semble également un projet personnel de par ses thèmes, ses situations et toute la métaphore qui peut se cacher derrière l'histoire. Apparaît même dans le générique un témoignage touchant et innattendu de la part d'un tandem toujours prêt à se moquer de l'inadapté de la vie.

Bref il s'agit d'un film au potentiel énorme qui, hélas, n'a pas reçu le traitement mérité. Il aurait fallu travailler le projet encore un ou deux ans pour qu'il gagne en maturité et on aurait pu facilement avoir un film parfait. Il ne reste au spectateur que la sincèrité des auteurs et un duo d'acteur épatant.
Fatpooper
5
Écrit par

Créée

le 15 janv. 2012

Critique lue 553 fois

2 j'aime

2 commentaires

Fatpooper

Écrit par

Critique lue 553 fois

2
2

D'autres avis sur Deux en un

Deux en un
Val_Cancun
7

Inséparables

Les frères Farrelly ont toujours témoigné un intérêt prononcé pour les marginaux, et plus particulièrement les freaks, ces êtres d'apparence "monstrueuses" tels que l'infirme difforme ou la petite...

le 20 avr. 2015

5 j'aime

3

Deux en un
Caine78
8

Critique de Deux en un par Caine78

Les frères Farrelly ne seront jamais Ernst Lubitsch ou Howard Hawks, mais ils sont parfois capables de nous offrir de belles surprises, dont ce « Deux en un » fait indéniablement partie. Au-delà de...

le 12 avr. 2018

4 j'aime

Deux en un
Dauntless
8

We’re Chained…

Vu 3 fois Déjà, un film qui s’ouvre sur un accompagnement musical des Pixies, en l’occurrence « Here Come Your Man », ne peux pas être mauvais ! « Deux en un » s’appuie sur un pitch assez étrange,...

le 18 nov. 2012

3 j'aime

1

Du même critique

Les 8 Salopards
Fatpooper
5

Django in White Hell

Quand je me lance dans un film de plus de 2h20 sans compter le générique de fin, je crains de subir le syndrome de Stockholm cinématographique. En effet, lorsqu'un réalisateur retient en otage son...

le 3 janv. 2016

122 j'aime

35

Strip-Tease
Fatpooper
10

Parfois je ris, mais j'ai envie de pleurer

Quand j'étais gosse, je me souviens que je tombais souvent sur l'émission. Enfin au moins une fois par semaine. Sauf que j'étais p'tit et je m'imaginais une série de docu chiants et misérabilistes...

le 22 févr. 2014

120 j'aime

45

Taxi Driver
Fatpooper
5

Critique de Taxi Driver par Fatpooper

La première fois que j'ai vu ce film, j'avais 17ans et je n'avais pas accroché. C'était trop lent et surtout j'étais déçu que le mowhak de Travis n'apparaisse que 10 mn avant la fin. J'avoue...

le 16 janv. 2011

107 j'aime

55