Décidément, tout va mal pour Maggy, ce chauffeur de taxi autrichien en jupons mais avec des courses "au rabais" genre Uber : elle est enceinte d'un mec dont elle est séparé, elle a un autre enfant hospitalisé avec la coqueluche, et nécessitant qu'elle casse sa tire-lire... Et les chauffeurs de taxis (les vrais, les patentés...) qui eux sont professionnels, voient d'un sale œil cette concurrence inopportune.. Ils la toisent d'un sale œil parce qu'elle squatte impunément leurs places de stationnement ,et lui balancent force détritus sur son pare-brise qui se fêle...
Mais Maggy n'est pas femme à se laisser faire, et se débarrasse de ses agresseurs avec un teaser, pour être en suite recherchée par la Police, bien qu'elle se soit crue en état de légitime défense...
Alors qu'elle réalise une course avec une cliente peu amène, cette femme pauvre ne sait pas que sapassagère balade dans sa valise la coquette somme de cinq millions d'euros, volés à une banque, et recherchée elle aussi mais par un redresseur de torts...
On s'attend à voir un de ces téléfilms ordinaires, vite fait et bon marché dont le service public français est prolixe et si friand...
Et bien non, déjà, le générique est original et surprend : on ouvre un peu plus l’œil et tend l'oreille... D'autant qu'il est accompagné par un forgeron à la musique martelée, qui ne ménage pas nos tympans de ses percussions endiablées...
Le scénario surprend d'emblée, les tronches des acteurs aussi... Et tout autant que Columbo voyageait dans une vieille bagnole française pourrie, notre taxiwoman se traîne elle dans un vieux break étoilé allemand pas de première fraîcheur.
Les plans sont rythmés, les endroits étranges, et sans s'en rendre compte on entre dans l'action
car si le récit est un peu absurde, les dialogues nourris par des acteurs aux drôles de tronches surprennent agréablement !
Un peu comme Marleau commissaire avec notre Corine Masiero française à ses débuts...
Et puis, l'enthousiasme communicatif de Daniela Golpashin comme Maggy, fait que notre réflexe empathique pour elle est immédiat et qu'on prend le parti de cette pauvre femme, qui en traîne une autre recéleuse, mais riche (provisoirement ?) de cinq patates !
Une réussite pour la réalisatrice et adaptatrice Clara Stern qui a grandi à Vienne et dès 2005, étudié le théâtre et le cinéma à son Université autrichinenne : en 2017 et 2018, ses deux courts métrages ont remporté un prix.
Voici une seconde mise en scène plus ambitieuse après "Breaking The Iceé présenté à New-York en 2022....
Aurait-elle trouvé sa voie ? Daniela Golpashin m'a aussi beaucoup impressionné comme actrice...
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Arte le 30.08.2024-