Deodato s’attaque au poliziesco avec un script de Fernando Di leo et le moins qu’on puisse dire c’est qu’il s’en amuse allègrement. Au menu, les ingrédients propres au genre, à savoir une violence expéditive sur fond de règne mafieux, mais également quelques libertés prises avec le cahier des charges habituel, au niveau de la tonalité du film notamment qui se trouve être davantage une comédie policière, un buddy movie au bodycount généreux, qu’un poliziesco noir dans la plus pure tradition.
Cette orientation un peu particulière divisera certainement les foules, mais elle a le mérite de fonctionner sur la durée. Deodato joue avec deux bellâtres, sorte de rejetons officieux d’un Clint qui taquine les punks avec son .44, jusqu’à en faire des justiciers invincibles qui classent les affaires mafieuses en usant des mêmes méthodes que leurs adversaires. La recette n’est pas neuve, elle paraît même assez convenue au début, mais pour qui aime le genre, la séance est agréable. On sourit plus qu’à son tour, retenons par exemple la visite des deux trublions à la jolie sœur de leur ennemi noumero ouno par exemple, ou bien encore le petit clin d’œil en mode monokini à la Suède et ses habitantes.
On est certes loin de ce qui fait habituellement la puissance des films policiers noirs à l’italienne caractérisé par un climat dépressif et un sous texte politique assez corrosif. Mais la mise en scène généreuse de Deodato qui ponctue l’image d’un rouge vif en éclatant des poches de sang dans tous les sens (ah ce sang à l’ancienne !), permet à Uomini si nasce poliziotti si muore de ne jamais subir de temps mort. Les ressorts politiques alambiqués ou autres thématiques sérieuses, ce n’est pas trop son truc; non, ce qui intéresse Deodato dans le poliziesco, c’est la violence, l’auto justice, les filles un peu légères et les course-poursuites à moto. On ne va quand même pas lui en vouloir! :p