Ca commence par un long travelling arrière dans Times Square la nuit avec des cartons découpés en guise de générique, on se lèche les babines. Ca continue comme un documentaire sur l'ONU avec une voix-off sortie de nulle part et qui ne reviendra jamais.
Et puis le film commence : Moreau, un journaliste de l'AFP (Melville himself) est chargé d'enquêter sur l'absence du délégué français au vote de l'ONU. Il va s'acoquiner avec un paparazzi amoral et alcoolique pour retrouver le diplomate, avec comme seule piste 3 photos où il figure en compagnie d'une femme.
Les deux hommes vont mettre en oeuvre pendant une heure et demie une sorte de paradigme de l'inefficacité : ils vont voir ces trois femmes sans leur poser vraiment de questions, se contentant de les regarder depuis les coulisses ou à travers une vitre, comme à distance. Les personnages sont des à-plats, prétexte à une promenade pleine de temps morts et de scènes de vie nocturnes.
Dans les 10 dernières minutes, Melville semble se rappeler qu'il y a une enquête en cours, tout s'accélère, le dénouement donnant lieu à un débat moral entre honneur et journalisme à sensation (incarné par le photographe).

Les acteurs ne sont pas bien bons et le rythme vieillot, mais les dialogues (peu nombreux) sont assez drôles et voir New-York en 1959 avec des cheminées d'usine qui fument en plein Manhattan vaut le déplacement.

Si Un Flic était une aquarelle détrempée, Deux hommes dans Manhattan serait plutôt une eau-forte. Je voulais mettre 6 et demi, mais y a pas de demi.
Gizmo
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le 25 nov. 2010

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Gizmo

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