Treizième adaptation cinématographique du roman éponyme de Saratchandra Chattopadhayay (1917), ce film raconte l’histoire passionnée de deux amants indiens, Devdas et Parvati (dit “Paro”). Venant de castes (catégories sociales en Inde) différentes, leur union semble compromise tout au long du film, notamment avec la présence d’une belle courtisane, Chandramukhi, qui tentera vainement de séduire le jeune homme.
Musiques et danses chorégraphiées de Bollywood interviennent à chaque moment clé du long-métrage, alliant intelligemment l’amour et l’hindouisme, culte majoritaire dans le pays. Elles illustrent les sentiments des personnages, parfois en voix internes, pour renforcer cet amour interdit. Des divinités hindoues y sont métaphoriquement mises en scène, telle la rencontre entre le berger Krishna (avatar du dieu Vishnu) et la nymphe Radha, renvoyant à Devdas et Paro. Ces allégories élèvent leur histoire d’amour au rang de mythe.
La bougie, métaphore de l’amour
Le parallèle à l’hindouisme est d’autant plus flagrant par la présence constante d’une bougie incandescente. Allumée par Paro depuis le départ de Devdas dix ans auparavant, elle symbolise la persistance de l’amour et du désir, mais aussi le feu de Nataraja (le “danseur cosmique” en Sanskrit), figure indienne du dieu Shiva. Elle ne s’éteindra que si l’un des deux amants se détachait de l’autre ou venait à mourir. A cette flamme s’ajoute le jeu des couleurs chaudes, dont l’omniprésence du rouge, marqueur important de la passion et du désir. Malgré son côté fleur bleue, ce drame nous transporte 3 heures durant par son lyrisme et son esthétique soignée.