C'est assez incroyable comme expérience. On y va en pensant avoir peur, même un petit peu, et parce qu'il n'y avait rien d'autre à l'affiche qui nous convienne. L'ouverture nous promet du meurtre, avec des murs éclaboussés de sang et une possédée hystérique qui court vers la caméra avec une truelle. Pourquoi pas après tout.
Et puis on attend pendant trois quart d'heure que les curetons et les journalistes aient fini de visiter le Vatican en racontant des horreurs, et qu'ils se décident enfin à aller voir la mémère dans son hôpital psychiatrique. Pendant ce temps là on a eu le temps de fabriquer des avions en papier avec les prospectus Häagen Das distribués à l'entrée de la salle, discuté des possibles derniers groupes du Hellfest en regardant le troisième larron à ma droite dormir comme un bienheureux.
Et puis d'un seul coup un screamer, qui n'aurait même pas fait tressaillir mon chat d'un poil, et qu'on avait de toutes façons déjà vu dans la bande-annonce. Puis un mec qui va éteindre la lumière pour manger ses pâtes bolo comme un porc, avant de sortir un revolver du néant pour nous refaire un joli dessin du plat de spaghettis sur le mur avec le contenu de sa tête. Et puis soudain les personnages partent en voiture et se plantent dans un fossé.
Voilà, c'est fini Devil Inside.
J'avais jamais vu autant de personnes hurler en même temps leur déconfiture à l'encontre de l'écran qui diffusait le générique en Times New Roman blanc sur noir. Parmis les hurlements, les lancers de prospectus et les éclats de rire on pouvait entendre:
"Comment, c'est ça la fin !"
"ILS SONT OU MES CINQ EUROS PUTAIN !"
"Attends, mais ça peut pas se terminer comme ça doit y avoir un truc après le générique.
Mais non les lumières se sont rallumées..."
"Putain le Vatican joue super mal !"
Le seul truc de bien dans ce film, c'est qu'à la fin je suis sorti de la salle. Et ça c'était génial. En plus c'est même pas mon avion qui a volé le plus loin.