Artiste peintre et citadin, Daniel Auteuil s'installe à la campagne dans la maison de famille. Il engage pour jardinier un camarade d'enfance, jeune cheminot à la retraite (Darroussin). Ils se sont affectueusement surnommés Dupinceau et Dujardin et entament une conversation ininterrompue tout en anecdotes et philosophie du terroir. Le fonds de commerce de Jean Becker.
Il faut dire que Dujardin est intarissable, érigé par Becker, plus populiste que jamais (voire inutilement poujadiste dans cette séquence où Auteuil cloue le bec à un critique artistique forcément snob), en porte-parole de la France profonde, des braves gens qui, à défaut d'érudition, possède du bon sens. Face à l'intellectuel Dupinceau, Dujardin personnalise le France rurale, modeste, immuable, ainsi qu'il nous apparait sur sa mobylette des années 70.
Au demeurant, Auteuil et Darroussin font le métier avec talent en conviction mais force est de constater que leur conversation et les formules ingénues du second n'ont rien que de stérile. La mise en scène se borne à un face à face dialectique pseudo-cacoasse, entrecoupé d'incidents insignifiants (le divorce d'Auteuil, sa dispute avec sa fille)
Enfin, la comédie se mue en mélo facile
avec la maladie fatale d'un Dujardin éreinté mais toujours bavard.
Ses considérations fumeuses et maladroites sur la mort dans une partie de pêche concluent le dialogue entre deux personnages schématiques chargés d'incarner pour Becker son mépris de l'intellectualité et du parisianisme, peut-être du cinéma "d"auteur".