Critique datant de mars 2010
J'ai un peu plus de billes sur cet épisode dès le générique qui est en alphabet occidental.
Mais surtout la mise en image est très travaillée. Presque noire et blanche, toujours dans des pastels bleutés ou verdâtres, la photographie de Masato Nakao (toujours une video un peu pauvrette sur la compression) excelle à camoufler le manque de moyens techniques. Par moments, on sent avec force l'influence de Wong Kar Wai (hé oui, rien que ça!).
Les cadrages, les mouvements de caméra et le montage sont assez variés : séquences très coupées alternent avec d'autres scènes à longs plans et lents travellings et démontrent le soin apporté sur la mise en image et l'attention à esthétiser à outrance, quitte à déborder le genre sur d'autres domaines, notamment le drame romantique et bien plus encore le film noir.
Le sujet s'y prête généreusement. Le scénario très original et un peu fou de Naoto Yoshida présente un couple dont la femme a subi un étrange traumatisme. Il est question d'un clochard qui humecte ses cigarettes des sécrétions vaginales de jeunes filles. L'odeur de ces cigarettes mettent la jeune femme dans des états d'hystérie proches de la démence. Son compagnon enquête sur son passé et fait en sorte de combler sa partenaire, de la délivrer d'une frustration liée à ce passé.
Ce conte peu commun qu'on nous raconte s'associe à une réalisation très apprêtée, avec une photographie léchée, mais très expressive, pour souligner la noirceur et le glauque de la situation.
Les comédiens, au diapason, délivrent des prestations plutôt sobres. Cette fois, l'érotisme est très succinct.
En somme si le film n'est pas fantastique, d'autant que quelques longueurs se font malheureusement sentir, il n'en demeure pas un objet très original, une entreprise gonflée, menée à terme. Pas mal donc. Cette série se révèle intéressante. A suivre.
http://alligatographe.blogspot.fr/2010/03/diary-of-beloved-wife-smoke-gets-in.html