Le mort-vivant n'est pas celui qu'on croit...
Entouré d'acteurs inconnus (sa marque de fabrique) et du procédé à la mode (la caméra à l'épaule), George A. Romero signe son grand retour. Après un Land Of The Dead qui ne sentait pas très bon la mauvaise série B, il était de bon ton de marquer les esprits, surtout pour un mec qui a quasiment inventé le genre du film de zombies.
Et bien, autant arrêter le suspense pour ne pas faire monter la sauce inutilement. Diary Of The Dead est raté. Il prend le parti de nous montrer des étudiants en ciné réalisant un film lors du week-end où tout a basculé. Qui dit étudiant, dit certaine maîtrise de l'engin caméscopique. Le script autorise donc un format documentaire, façon "Qu'est-ce qu'il s'est passé pendant la catastrophe ?". Voix off, inserts et montage sont donc là pour varier la forme qu'on a pu voir récemment dans REC ou Cloverfield. Malheureusement, cela fait cheap. Abusant des ralentis déplacés et d'une réflexion sur la société bien moins pertinente que dans ses glorieuses années, Romero s'embourbe dans un discours sur la société Internet et les dérives de l'information continue. Beau débat certes car aujourd'hui tout le monde peut-être producteur d'info grâce à sa caméra, son numérique ou son téléphone et cela engendre bien sûr des dérives.
Hélas, la portée de la critique ne pisse pas bien loin. Et le rythme du film joue en sa défaveur. Prenant son temps comme jamais, les 1h35 passent lentement, très lentement... Et aucune scène ne remue l'amateur de viande que nous sommes. On n'est jamais pris aux tripes, malgré le fait que Georgio nous ressert le coup de zombie qui perd ses viscères en se penchant. A vrai dire, l'ensemble ressemble à un direct-to-video. Ca n'a pas grande ambition et question frissons, ses jeunes prédécesseurs l'explose dans les grandes largeurs. Alors bien sûr, le sang ketchup et quelques effets transperçants font leur effet mais rien d'inoubliable et complètement surclassé par la série des "28... plus tard" par exemple.
Enfin, tout ça est donc bien dommage et il est regrettable de constater que le plus grand mort-vivant de toute cette histoire est le réalisateur du film.
RIP George.