Dias de Gracia
Le cinéma méxicain reprend son souffle le temps de ce nerveux film qui apporte au paysage cinématographique, le côté estival et frénétique de rigueur des oeuvres à suspens. D'une narration ébauché (3 périodes / 3 histoires différentes), toutes étrangement reliées entre elles mais dont l'issus n'en sera des plus brutale et dramatique.
Une affaire de corruption en 2002, une affaire de Kidnapping en 2006, une négociation en 2010... Telles sont les histoires qui vont s'entremeler pour finalement faire apparaitre, plus qu'un twist, mais une réalisation unique. Nerveuse donc, mais traité avec le plus grand soin, comme si les états-unis n'étaient pas loin, et que les inspirations étaient parfois empruntées à un Tony Scott dans l'agitation ou un Paul Greengrass dans la profondeur de champs.
Véritable noyau du film, c'est son esthétique qui font passer la longueur du film comme une promenade en enfer, dans la chaleur et la poussière d'un Mexique hostile. De ses interprétations, le film retire d'excellents acteurs, pour la plupart espagnols, mais dont le charisme et le jeu imprègne leur personnage d'une véritable crédibilité face aux différents sentiments : Le peur, La mort, La Perte, L'amitié.
Emouvant de part et d'autre, Dias de Gracia se compose également d'une bande originale découpée par trois compositeurs de renoms pour les trois parties, faisant de chacune une pièce unique. On notera la présence de MAssive Attack, ayant déjà fait un excellent travail sur Danny The Dog.
Mais le mal de crane s'installe rapidement, bien que la tension monte crescendo, lorsque la caméra tremble et que les esprits s'échauffent : qui tire sur qui ? Qui est devenu quoi ? Bien que l'inhérente esthétique soit quelque part novatrice, elle peut etre rapidement désagréable.
Un Film à voir pour son contexte sociale et la décadence de la société dans laquelle elle prend place. Un puissant hommage à la ville et au Pays d'origine qui ne manquera pas de marquer les esprits.
8/10