Didier a sur le papier toutes les chances de se bananer en beauté, de tomber dans le ridicule du nanar ou pire, dans les oubliettes des navets improbables. Admettez qu’il faut un sacré culot pour oser faire un film où le public doit admettre qu’un chien est transformé en homme, plus encore que des personnages sensés prennent cela sérieusement en considération.
On n’est pas loin de la dégringolade quand Jean Pierre Bacri réalise que ce type bizarre qu’il a retrouvé à poil un matin dans la panière du chien est effectivement le chien métamorphosé. Mais au-delà du comique de la scène, surtout du visage de Bacri quand il s’en rend compte, le jeu du comédien est d’une précision et d’un naturel qui forcent à la fois le respect et la conviction du spectateur. C’est sûrement l’atout maître sur lequel repose le film : le sérieux et la rigueur de Jean Pierre Bacri tout le long du film.
Je n’oublie pas non plus le jeu particulièrement canin de Alain Chabat, notamment dans le regard. Cette façon d’entendre le sermon de son maître tout en feignant de ne pas l’écouter qu’ont les chiens qui se font engueuler est par exemple irrésistible (du moins pour qui a déjà eu un chien en tout cas). Et par conséquent, se joue un gentlemen agreement, une sorte de convention entre spectateurs et acteurs, l'acceptation d’une énormité ayant pour unique objectif de se divertir. Quand on a adhéré à ce postulat, le film fait le boulot.
Il est amusant aujourd’hui de voir que le film reste marqué par son époque, que ce soit dans la mode vestimentaire et capillaire mais également par l’habillage musical, très 90’s. Il est à parier qu’en continuant à prendre de la bouteille, le film gagnera en force documentaire sur les années 90.
captures et trombi