Chef-d'œuvre mésestimé des années 80, L'Histoire Sans Fin a connu deux versions : une allemande et une internationale. La version que tout le monde connait a subit donc de légers changements qui n'entravent en rien la lecture du film sans être pour autant d'ordre anecdotique. La Warner, coproductrice du long-métrage, a seulement raccourci de nombreuses séquences (de quelques secondes à chaque fois, trois fois rien), remplacé quelques plans par d'autres alternatifs et surtout ajouté le score électronique de Giorgio Moroder à la place de celui de Klaus Doldinger, plus sobre et mélancolique.
Pour quiconque connait sur le bout des doigts la version internationale, la musique du film initial jouera un sacré tour tant elle diffère avec le modèle américain. Parfois modifiée, parfois tout bonnement absente, elle change considérablement l'atmosphère du long-métrage, dévoilant par la même occasion le ton nettement plus sombre orchestré à l'origine par Wolfgang Petersen. Le côté féérique est donc légèrement amoindri, laissant place à une aventure plus tragique, plus brute, certains passages narrés par le héros Bastien étant également volontairement omis.
C'est donc à travers un nouveau regard que cette version originale se contemple, prouvant que des images simples ne valent pas grand chose sans une post-production et qu'une musique peut sensiblement changer nos émotions et l'identité d'un film, bien que ce ne soit encore une fois ici que vraiment minime. À voir pour les inconditionnels de cette petite perle injustement méprisée à sa sortie, reniée par l'auteur du roman ayant servi de base Michael Ende et pourtant toujours aussi magique des décennies plus tard.