Et là, on va se demander c’est quoi « Dieumerci » ? C’est simple, c’est le petit film français qu’on voyait entre Deadpool et The Revenant. En clair, quasi personne l’a vu. Et étrangement, il y avait pas mal de monde dans la salle quand je l’ai vu. Pourtant personne n’en parle.
En fait, c’est assez simple. Il nous est servi comme un énième film à morale français, et c’en est un. Après, il est pas si mal, et je vais développer ce que j’en pense réellement.
L’histoire – Le temps d’une année.
Dieumerci, c’est un quarantenaire noir, qui sort de prison (ouh le méchant cliché), qui a pour rêve de gosse de devenir comédien. Il décide donc de s’inscrire à une école réputée (dont je ne connais plus le nom) afin de se faire reconnaître dans le milieu du théatre. Pour cela, il sera mis en binôme avec Clément, un étudiant insouciant et un peu lourdeau, afin d’effectuer une représentation devant un jury à la fin de l’année. Ce binôme de fortune apprendra donc à se connaitre, alternant travaux et répétitions.
Alors alors…L’histoire est pas mauvaise en soi. Le duo Dieumerci/Clément fonctionne très bien, et le jeu d’acteur est convaincant. Le rythme est cependant très rapide et un peu fouillis. Je veux dire, malheureusement, la relation entre les deux protagonistes occulte tout le reste, les personnages secondaires étant pour la plupart presque absents. Le fait que je me souvienne que de quelques noms (genre Brigitte) exprime très bien ce que je veux dire.
Et en effet, le problème de ce film est le manque total de profondeur de celui-ci.
Les soucis – Décidément pas un Balzac…
Puisque tout le long du film, on nous rabache de la haute littérature, faut savoir que le film est pas dans le genre à la jouer Balzac. Tout est vite expédié pour se focaliser sur la relation entre Dieumerci et Clément, et c’est bien ça le problème.
On se retrouve alors avec des enjeux salement relégués au second plan, comme les soucis financiers de Dieumerci…Il sort de prison, avec une dette à 5 chiffres…Comment il peut concilier intérim, école, hotel à 25€ la nuit, avec des simples missions d’intérim ? Quid de la relation entre Clément et son père, que l’on voit sur deux plans ? De ses ripostes face à l’illégalité avec l’autre connard de l’intérim ? De Clément qui sort à la fin « Par contre demain je serai avocat » ? La relation entre lui et son père n’a donc pas progressé par rapport à ce qu’on voyait ? Le film ne sait alors pas forcément où aller, et crée des enjeux qui disparaissent au bout de 10 minutes de film.
De même, certains traits de ce film sont terriblement forcés pour faire plaisir au spectateur. On peut parler du plot twist du directeur qui ne veut pas que les protagonistes réussissent le concours, ou encore le baiser de Brigitte à la fin. On avait pas forcément besoin d’une touche de « le racisme c’est mal », ou de voir pécho le protagoniste (sans vraiment de raison en plus) à la fin du film.
Enfin, le cadre temporel du film n’est pas terrible, et il se termine à la représentation finale. On ne sait pas ce qui arrive après, et c’est bien dommage. On nous rabache que le rêve des deux protagonistes est d’être comédien, mais on ne sait pas s’ils le deviennent ou non.
Verdict – Représentation finale
On a donc un film qui a un rythme inégal, parfois rapide, parfois lent (le passage à l’église sérieux…), qui peine donc à mettre en valeur ses personnages. En revanche, durant ces 1h30, le message est clair : Avec de la volonté, on peut tout réussir, et même le plus mauvais des compagnons peut devenir un précieux allié.
Cependant, même si le fond est très bon, la forme fait fouillis, et donne lieu à de nombreux trous de scénario. De même que l’explication de la vie pré-carcérale de Dieumerci tout à la fin du film, qui tombe comme un cheveu sur la soupe. On aurait pu le découvrir pendant le film, mais on le sait qu’à la fin, comme si le scénariste avait oublié de le mentionner. Egalement, comme précisé plus haut, le film n’échappe pas aux bons vieux clichés français, et on a l’impression de parfois regarder un épisode de Joséphine Ange Gardien.
Malgré ses défauts, Dieumerci est un film regardable si on veut pas se prendre la tête. Le message est motivant, et la distraction est bonne, tantot tragique, tantot comique. Ce n’est pas franchement un incontournable, mais on peut le regarder quand on a rien d’autre à faire. Mais à mon avis, on le regardera qu’une fois.