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Téléfilm de Viviane Andereggen (2018)

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Ma maîtresse est nue (Julien Clercq)

Dommage, le scénario de Claudia Kaufman et Britta Stöckle était excellent ! Autobiographique ? Je ne sais pas... A condition toutefois d'en accepter certaines invraisemblances mais je n'irai pas plus loin pour ne pas déflorer le sujet... On se trouve ici en présence d'une histoire à priori insignifiante mais qui se transforme en drame psychologique, puis en enquête policière. C'est palpitant, varié mais c'est un peu raté, même si ce film a gagné une médaille en chocolat !
En premier lieu, pourquoi Annette Fock s'est-elle acharnée à ce point à nous casser les oreilles avec un vacarme musical que le générique baptise pompeusement "musique" ? Quel absence de sobriété, quelle débauche artificielle de décibels ! Jadis, les réalisateurs veillaient à ce que la musique accompagne l'histoire : non pas qu'elle tente de lui voler la vedette ! Ici, on, s'installe tranquillement dans la fiction, et brutalement on est rappelé à la réalité par ce tintamarre de basses et graves qui vous agressent les tympans ! C'est à la mode, mais c'est infect ! On en use et abuse dans tous les films médiocres. Au mépris de ce conseil d'Hitchcock qui défendait à juste titre qu'un silence souligne bien mieux le caractère angoissant d'une prise de vues qu'un tam-tam assourdissant Citant l'exemple de "la mort aux trousses" où un individu a rendez-vous on ne sait pourquoi ni avec qui, se trouve dans un endroit désertique, avec au loin un avion qui pulvérise des insecticides sur un champ... Hors saison. Le tout dans un silence inquiétant qui n'est interrompu que par le bruit du moteur de l'avion qui soudain se dirige vers notre quidam... le suspense est à son comble dans un vide sonore aussi total que glacial...
Bref, Viviane Andereggen a complètement loupé son coup de son côté-là ! Et puis, l'histoire en elle-même est suffisamment tortueuse et variée pour qu'elle n'y ajoute pas ces flash-back qui en cassent le rythme (et nos pieds) et finissent par créer un scénario aussi compliqué à suivre qu'une notice sur la déclaration d'impôts ! Pour couronner le tout, le doublage est un modèle de ratage : au début, on entend des voix d'enfants alors qu'aucune de leurs lèvres ne bouge ! Entre autres...
Heureusement, Rosalie Thomass réussit à nous faire croire à son rôle, et son jeu est d'autant mieux mis en valeur que Johann von Bülow lui donne une réplique pataude et peu convaincante...
En résumé, aurait pu mieux faire avec un peu plus de travail ! Sans compter qu'au bout de 90 mn, on doit se contenter d'une fin d'une grande banalité et que voir une femme nue sur le net ou sur une plage est devenu monnaie courante ! Et quand elle ,'est pas provocatrice, la nudité est-elle

devenue plus répréhensible qu'une burka ?
Arte le 09.11.2018- 11.11.2022-17.11.2022-23.11.2022-

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le 21 nov. 2022

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