Il y a déjà dix ans, je découvrais, sans rien demander à personne, ce Dikkenek, premier long-métrage d'un certain Olivier Van Hoofstadt, qui continuera à servir la soupe à Luc Besson (ici distributeur via EuropaCorp) deux ans plus tard avec le pas génial Go Fast. Trouvant l'ensemble plutôt sympa sans comprendre totalement le culte qui suivra grâce à sa sortie vidéo, je me décidai donc à revoir la chose. Ce qui ne fut pas ma plus brillante idée, je dois le confesser.
Tournant autour d'un embryon d'intrigue et de personnages tous plus déjantés les uns que les autres, Dikkenek s'avère rapidement éreintant revu aujourd'hui, gesticulant pour pas grand chose pendant à peine une heure et vingt minutes, ce qui fut déjà trop long pour ma santé mentale. Ne racontant absolument rien, le film n'est qu'un enchaînement de sketchs sans véritable lien, se contentant de laisser grimacer ses comédiens sans aucun sens de la mesure.
Et c'est justement là que le bât blesse. L'humour ne fonctionne à aucun moment sur ma petite personne, et aurait même tendance à me navrer plus qu'autre chose. Hormis peut-être une ou deux vannes qui m'auront fait sourire, c'est le calme plat concernant le reste malgré toute l'énergie déployée du casting.
Une distribution d'ailleurs séduisante sur le papier, mais catastrophique dans les faits. Pour un Dominique Pinon impeccable et un François Damiens déjà prometteur (et à la rigueur Florence Foresti mais qui ne se foule pas non plus), on doit subir un Jérémie Renier pas franchement à l'aise, une Marion Cotillard ruinant son personnage pourtant délirant par son manque flagrant de timing comique, une Mélanie Laurent déjà tête-à-claques et un Jean-Luc Couchard fatiguant à force de se prendre pour Robert Carlyle dans Trainspotting.
D'une laideur à faire peur, plus con que drôle et ne reposant sur aucune structure narrative, Dikkenek a finalement tout du faux film culte et, comme le dit si bien l'affiche française, peut définitivement nuire à votre entourage.