Qu'est-ce que les secrétaires ont que les épouses n'ont pas ?

Soupçonnant son mari de lui cacher une aventure avec sa secrétaire, une jeune femme au foyer décide de trouver un emploi afin de découvrir par elle-même « ce que les secrétaires ont que les épouses n'ont pas ». Sous son nom de jeune fille, Jane Blake - Mme Norton à la ville - est ainsi embauchée par l'architecte Bernard Dexter, qui tombe aussitôt sous son charme. Or celui-ci est justement en affaires avec le volage Ken Norton, qui dirige une entreprise de toitures. Jane réussit à cacher sa nouvelle condition de working girl à son mari, jusqu'au jour où Dexter et Norton conviennent d'un dîner d'affaires dans un club huppé de New York, et y convient leurs secrétaires respectives pour prendre un peu de bon temps...


Pour sa deuxième apparition à l'écran, dans la foulée d'un petit rôle dans Hôtel pour femmes plus tôt dans cette même année 1939, Linda Darnell se voit confier par Darryl F. Zanuck, grand patron de la Fox, le premier rôle de cette comédie. À 16 ans seulement, elle donne la réplique à son idole Tyrone Power, à l'époque déjà auréolé d'une flatteuse réputation de gendre idéal d'Hollywood. Et malgré son manque d'expérience, elle s'avère le choix parfait pour le rôle : sous ses allures de Blanche Neige, elle incarne à merveille cette jeune épouse entièrement dévouée à son mari, et à sa reconquête. Cela, en accord avec les idées de l'époque sur les relations conjugales : si un mari va voir ailleurs, c'est évidemment la faute de sa femme, qui ne fait pas ce qu'il faut pour le garder ! Au-delà de ce propos, délicieusement anachronique quelque 80 ans plus tard, le fameux dîner d'affaires où Norton, flanqué de sa maîtresse, réalise sans pouvoir l'admettre tout haut que c'est sa propre femme qui accompagne ce vieux séducteur de Dexter, génère une succession de situations irrésistiblement cocasses, drôles et embarrassantes.


Et c'est d'autant plus amusant de voir Tyrone Power, habitué aux rôles de chevalier blanc, jouer un mari pris en flagrant délit d'infidélité. Histoire de sauver la bonne morale, on apprendra évidemment que son aventure avec sa secrétaire n'était que platonique, et qu'il aime toujours sa femme... Réalisée par l'éclectique réalisateur-acteur d'origine russe Gregory Ratoff, Day-Time Wife n'est certes pas restée dans les annales de la screwball, mais constitue un peu plus qu'une simple comédie gentillette, grâce à ses dialogues savoureux et à son pétillant duo de stars.

Créée

le 19 juil. 2018

Critique lue 309 fois

4 j'aime

2 commentaires

The Maz

Écrit par

Critique lue 309 fois

4
2

Du même critique

La Tour sombre
mazthemaz
5

Une petite bafou-bafouilleu...

Étonnant... Je viens de voir ce film qui s'intitule La Tour sombre, mais qui n'a rien à voir avec l'excellentissime série de romans de Stephen King... Et pourtant, j'ai bien cru voir le nom de...

le 18 oct. 2017

27 j'aime

6

La Main au collet
mazthemaz
7

Copycat

La Main au collet est la preuve indiscutable qu'autrefois, la Côte d'Azur n'était pas bétonnée... Qui l'eut cru ? Tourné durant l'été 1954, le vingtième film américain d'Alfred Hitchcock, qui s'ouvre...

le 3 mai 2017

26 j'aime

12

Une femme disparaît
mazthemaz
8

Le Maître du suspense... comique !

Un film qu'on pourrait qualifier de jeunesse, bien qu'Alfred Hitchcock eut alors près de 40 ans, tournât son seizième long-métrage parlant et s'apprêtât à quitter son île natale pour les États-Unis...

le 4 avr. 2017

25 j'aime

10