Que se passe-t-il lorsque deux habitués du DTV, rois du cinéma bis voire Z, s’associent pour monsieur Roger Corman afin de livrer un hommage au cinéma grindhouse des années 50/60 et plus précisément des films tels que Untamed Women (1952) et Lost Continent (1951)? Et bien ça donne Dinosaur Island (1994), un savant mélange de fesses et boobs en tout genre, d’humour gras bien comme il faut et de dinosaures cheaps. Les coupables, Jim Wynorski et Fred Olen Ray, deux noms qui feront frémir d’avance les aventuriers les plus intrépides du cinéma. Deux réalisateurs de haute volée qui ont décidé de s’associer afin de continuer à surfer sur la vague du phénomène Jurassic Park après qu’on ait déjà mis en boite Carnosaur (1993) chez Corman. Un film que Corman avoue avoir détesté, trouvant les filles pas assez jolies et le scénario trop féminin. Ça fait peur quand même le pape du Z dit ce genre de choses hein ? Allez, comme je n’ai pas envie de m’embêter à faire une chronique construite de ce genre de bobine dont tout le monde se fout, je vais me contenter d’essayer de vous raconter le film.
Il était une fois, un film qui dès son premier plan nous montre des bobos et de la fesse ainsi qu’une maquette de dinosaure mal faite. Voilà, le décor est planté. Sacrés Fred et Jim. S’ensuit un générique dégueulasse aux couleurs criardes qui sera parfait pour régler votre téléviseur afin de pouvoir admirer le spectacle. On nous explique rapidement le scénario. Une île peuplée d’amazones dénudées qui font des sacrifices afin de pouvoir cohabiter dans la sérénité avec la population dinosaure du coin qui a semble-t-il été épargnée des météorites sur la gueule. Des déserteurs de l’armée incarnés par des habitués des prod Corman sont amenés en avion on ne sait où pour être jugés. L’avion s’écrase pile sur l’île. Voilà, on peut lancer le film. Comme on s’en doute, ils se font attaquer par des dinosaures avec des effets spéciaux façon films de dino des années 50/60 (hommage tout ça tout ça). C’est kitch mais ça semble sincère et c’est ridiculement fun.
Les amazones de l’île vont défendre les beaux militaires en agitant leurs lances et en criant « Yaaaa ! ». Et ce jusqu’à ce que le dinosaure disparaisse… Littéralement. Restent sur la plage cinq femmes, cinq hommes. Plein de possibilités. Combien vous voulez parier qu’ils vont essayer de voir ce qu’il y a sous le peu de vêtement qu’elles arborent dans moins de cinq minutes top chrono ?
Elles habitent dans des huttes vides. Leur reine est assise sur un « trône » sur lequel est dessiné au feutre (si si) un semblant de dinosaure. La reine explique que, selon la légende, leur sauveur est un homme qui a une marque sur le bras. Et je vous le donne en mille, l’un des soldats a cette marque ! Enfin, plutôt un tatouage qui a plus l’air d’une décalcomanie Malabar. Mais apparemment, l’amazone n’est pas pointilleuse sur les détails. Et comme ils sont les sauveurs, ils vont pouvoir assister à la baignade des demoiselles. Une baignade où, Wynorski et Olen Ray oblige, elles vont se dénuder, s’asperger d’eau et se tripoter les seins en prenant des pauses toutes plus improbables les unes que les autres. Sacrés coquines ces amazones.
Et puis leurs potes qu’on avait déjà oubliés devant tant de boobs les retrouvent et c’est l’occasion d’une bataille presque épique entre des soldats tirant dans le vide et un presque tricératops mal incrusté et bougeant image par image. Chacun s’imaginera la scène comme il le veut. Comme il y a un blessé, on le met dans un mini faux volcan rempli d’eau bouillonnante et on lui frotte le bras. Ah oui, il faut être les seins à l’air pour appliquer les soins, bien entendu. Y faire l’amour en secouant ses cheveux parce qu’elle le vaut bien est une option fortement recommandée.
Ensuite, on cause un peu, on annonce qu’il y a de très gros dinosaures en jouant mal et comme on est militaires on fait comprendre aux demoiselles qu’on en a dans le slibard vu qu’on a des flingues. Et puis une amazone va défier sa reine parce qu’il est nécessaire de mettre un mauvais combat de femmes dans la boue. Ah non, dans le sable. Tant pis. Ça crie, ça surjoue, ça met en avant le décolleté, ça se tire les cheveux (bah oui, c’est des filles hein), des boobs sortent du maillot. Voilà, ça ne sert à rien mais il fallait le mettre. Oh, une demoiselle qui polit une arme en latex avec une autre arme en latex… Oh et là, un ptérodactyle mal fait en latex ! Et pendant ce temps au village, on traverse devant la caméra en roulant des fesses pendant que nos militaires ont une conversation dont on se fout éperdument.
C’est alors que la nuit tombe et on devine qu’il est bientôt de nouveau l’heure des boobs. Mais là, tatatan ! Le fameux grand dinosaure arrive ! Où plutôt un mec dans un costume qui ressemble à une crotte de chien verticale. Je ne saurais guère dire. Il faut dire que les costumiers ne semblaient pas très pointilleux sur le réalisme de leurs œuvres…
Vite vite, il faut se réfugier dans une grotte et placer un gag débile ! Le dinosaure part et on se doute que c’est parce qu’il y a quelque chose de très dangereux dans la grotte… Et OMFG qu’est-ce que c’est !?! On dirait un teletubbies de cro-magnon avec plein de dents et un costume qui se déchire parce que ça fait 10 fois qu’on retourne la scène et qu’on n’a pas les moyens de rafistoler tout ça. Vont-ils mourir dévorés dans d’atroces souffrance ? Suspense ! Ouf, ils sont saufs. Ils sortent de la grotte et tombent sur un œuf de poule peint en bleu et mis au premier plan alors qu’ils sont au second plan pour nous faire croire à un œuf géant. Oui, on n’a pas de pognon chez Jim et Fred mais on a des idées. On n’y croit pas une seconde mais les protagonistes semblent avoir cru au subterfuge, c’est le principal.
Après une première tentative avortée de mettre son sexe dans la dame, un de nos militaires retente sa chance via un subterfuge imaginé par un gamin de 10 ans. Et bim, encastrés, comme deux pièces de lego. Bah oui, ça devait bien faire environ 3 minutes qu’on n’avait pas eu de boobs. Et vas-y que je te tripote les seins, vas-y que je me frotte à toi, le tout avec un bouquet de fleurs… artificielles (?) avec en fond une musique d’ascenseur. Au moins ce pauvre militaire sera moins tendu. Pendant ce temps au village, on se dandine en mangeant des fruits, on découvre l’art des bisous et on filme des sous-entendus vaseux avec des bananes. Le chef des militaires en profite pour partir avec une pelle Playskool chercher un trésor enfoui à peu près à 2 centimètres…
Et puis d’un coup d’un seul, ils veulent se marier avec les amazones parce que les voies des boobs ne sont pas impénétrables. Mais, le parchemin sacré, dessiné par un enfant de 4 ans, va dire qu’une grande mission attend nos militaires. Il va falloir montrer qu’on a des bonnes grosses balls dans le slibard et partir affronter le roi des dinosaures ! Et comme on n’a pas encore atteint le quota de boobs selon Jim Wynorski, ils vont être accompagnés des demoiselles les moins farouches. On en profite pour en remettre une couche avec notre œuf bleu géant car on est fier de cet effet très spécial, puis une scène qui s’annonce plus intimiste… Ah non, encore une scène avec des boobs. Mais des nouveaux, des qu’on a pas encore vus, parce que c’était sans doute dans le contrat de la demoiselle. Mais ah ah ah, ils sont surveillés par un tout petit dino en latex qui ricane car oui, comme tout le monde le sait, ça ricane un dino, je ne vois pas où est le problème.
Quand tout à coup, un animatronic dégueulasse de dinosaure attaque le village des amazones et déverse du ketchup sur le bras de l’une d’entre elles ! Mais quelle violence ! Une ode à la barbarie ! Enfin, presque. Et puis, c’est l’heure du combat de fin. Il était temps. Après avoir élaboré un piège digne de ce nom, voilà le gros bestiaux, un T-Rex un peu paraplégique si on en croit sa gestuelle. Le combat s’annonce épique ! Il l’est ! Mais pas vraiment tel qu’il devrait l’être. Et bim, une grenade dans la bouche ! Et boum, un mannequin en mousse qui explose. Wouah ! C’était impressionnant ! Enfin presque. Enfin, pas du tout en fait. C’était juste tout pourri.
Le mariage tant attendu arrive. Ça se roule de la galoche par pack de 12. C’est beau tout ça tout ça. Mais attention, une marionnette dinosaure du muppet show est encore en vie ! Juste au cas où on nous ferait l’affront de faire une suite.
Jim Wynorski et Fred Olen Ray s’associent pour le pire mais en aucun cas pour le meilleur. Leur hommage au cinéma grindhouse des années 50 a beau être sincère, il n’en demeure pas moins extrêmement cheap. Néanmoins, ça reste plutôt fun, et les amateurs de boobs à l’air en auront pour leur argent.
Critique originale : ICI