La pauvreté des riches
Séduisant sur papier, assez ennuyeux sur écran. L'intrigue est assez pauvre, l'auteur privilégiant le contemplatif, la non-action. Il reste quelques scènes bien trouvées, quelques idées fortes mais...
Par
le 21 mai 2018
Coïncidence des programmations (en réalité pas tellement), le programme de "Dioses" réalisé par Josué Mendez ressemble à celui de "Une famille brésilienne" de Walter Salles et Daniela Thomas sorti la même année, une chronique familiale comme portrait d'une parcelle nationale, transposée ici de la pauvreté brésilienne à la classe supérieure péruvienne.
Il y a beaucoup de gestes qui ressemblent à des réflexes, des automatismes d'écriture, dans cette histoire et dans la description de cette cellule familiale favorisée. Le discours y est unilatéral, prévisible, peu original : c'est cette famille structurée en même temps qu'elle est cadenassée par le patriarche et avant tout par le pouvoir de sa fortune, lui, capitaine d'industrie. L'essentiel de l'action est contenu dans la villa familiale au bord de l'océan, avec la nouvelle femme 20 ans plus jeune, le fils Diego qui n'arrive pas à trouver sa place entre l'oppression d'un père qui attend de lui de reprendre les rênes de l'entreprise et une manifestation évidente de troubles sociaux, la fille Andrea principalement occupée par faire la teuf, et le cortège de domestiques qui papillonnent aux quatre coins de la maison pour faire la cuisine, le ménage, etc.
Le propos du film est assez classique, il porte sur la démonstration du caractère autarcique de cette vie, les enfants vivants reclus loin de la réalité du pays — le fils découvrira la pauvreté des quartiers populaires, la fille sera exilée à Miami suite à une grossesse accidentelle. Il s'acharne à montrer à quel point la famille est dysfonctionnelle à cause du manque de repères objectifs et la déconnexion physique autant que morale (les pulsions incestes du fils pour sa sœur). Il martèle son message sur les problèmes d'intégration de la progéniture du patriarche, le nombrilisme des uns et le nihilisme des autres, couvert d'une psychologie assez lourdingue et poussive pour illustrer un constat très convenu.
Cet utilisateur l'a également ajouté à ses listes Top films 2008, Avis bruts ébruités et Cinéphilie obsessionnelle — 2024
Créée
le 16 sept. 2024
Critique lue 3 fois
D'autres avis sur Dioses
Séduisant sur papier, assez ennuyeux sur écran. L'intrigue est assez pauvre, l'auteur privilégiant le contemplatif, la non-action. Il reste quelques scènes bien trouvées, quelques idées fortes mais...
Par
le 21 mai 2018
L'illustration de la société péruvienne et de ses contradictions et de ses tensions entre riches et exclus est fort bien faite. L'errance des deux ados est un peu plus ennuyeuse. Néanmoins, le film...
Par
le 11 avr. 2011
Du même critique
Ceci n'est pas vraiment une critique, mais je n'ai pas trouvé le bouton "Écrire la chronique d'une désillusion" sur SC. Une question me hante depuis que les lumières se sont rallumées. Comment...
Par
le 20 juil. 2014
144 j'aime
54
"Birdman", le film sur cet acteur en pleine rédemption à Broadway, des années après la gloire du super-héros qu'il incarnait, n'est pas si mal. Il ose, il expérimente, il questionne, pas toujours...
Par
le 10 janv. 2015
138 j'aime
21
Her est un film américain réalisé par Spike Jonze, sorti aux États-Unis en 2013 et prévu en France pour le 19 mars 2014. Plutôt que de définir cette œuvre comme une "comédie de science-fiction", je...
Par
le 8 mars 2014
125 j'aime
11