Ne courrez pas après votre destin comme un cheval sauvage !

Quand j'étais gosse, nous, les garçons, on avait "Top Gun", gros nanar bourré de thune à la gloire de l'aviation US, et on se prenait tous pour Tom Cruise. Les filles, de leur côté, se prenaient pour Jennifer Grey et s'imaginaient dans les bras virils de Patrick Swayze. A chacun ses casseroles. Le problème, c'est qu'une fois adultes, là où nous les mecs, les vrais, ceux qui montent tout un meuble télé avec un couteau pointu, nous sommes passé à autre chose (à "Gladiator", aux "Seigneurs des anneaux" et à "Game of thrones" quoi), les demoiselles sont restées pour la plupart prisonnières de Patoche et de son déhanché super fougueux (comment ça, vos collègues féminines ne vous cassent pas les couilles avec ça ? soit vous mentez, soit vous êtes chanceux !).

Il n'est jamais bon de revoir certains délires enfantins (n'est-ce pas "Top gun" ?) mais cela, mesdemoiselles, vous n'avez pas l'air de l'avoir compris. A moins que, au contraire, vous n'ayez tout compris à l'existence, zappant la vacuité totale du bouzin pour n'en garder que l'effet qu'il avait sur vous, le bien-être qu'il vous procure encore.

Sûrement scénarisé par la nièce du producteur qui a kiffé à mort "Flashdance" et "Footloose", "Dirty dancing" est un concentré de niaiserie intersidérale, tombant sans cesse dans le ridicule le plus achevé ("Ne cours pas après ton destin comme un cheval sauvage !" fallait oser, respect !), balacant à n'en plus finir des clichés et des situations banales, le tout enrobé de bons sentiments.

Et pourtant, la midinette qui est en moi (elle s'appelle Constance et veut devenir véto) s'est facilement laissé prendre au jeu, dans une certaine mesure bien entendu, le tout manquant tout de même de dinosaures (condition sine qua non pour que je me laisse bercer par un nanar). L'ensemble frôle le néant cinématographique mais il faut bien avouer que si l'on accepte son statut de fantasme pour jouvencelles nymphomanes en chaleur, "Dirty dancing" est assez sympathique et se suit sans réel déplaisir, grâce surtout au charme incroyable de Patrick Swayze et à une bande originale entraînante dans le genre purée 80's (avec quand même des standards dedans, faut pas déconner !).

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le 27 déc. 2012

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Gand-Alf

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