Bien que son scénario soit bête et surtout niais, Dirty Dancing est un feel-good movie qui a connu un succès phénoménal et est devenu soudain une référence planétaire de films de danse. Suivre l'évolution d'une vacancière en relation avec un professeur de danse, dont chacun des membres vient d'un milieu social différent, est un plaisir incontournable et un anti-stress efficient, surtout quand c'est la danse qui les unit, même si la relation peut être de temps en temps tendue entre ces derniers. Ce qui fait son authenticité, c'est cet échange de partenaires nous faisant croire que rien ne va marcher entre eux, et pourtant, ils poursuivent leurs efforts pour être le plus performant possible, lors de séances ou de concours de danse sérieux.
On n'est pas dans un cas d'une simple évolution de deux êtres qui s'aiment à la folie et qui veulent passer du bon temps ensemble. On est plutôt dans un cas où l'homme doit accepter le fait d'avoir une vacancière comme partenaire de danse s'il veut réussir dans ce job, et que cette dernière tombe de plus en plus amoureuse de ce dernier la refusant de l'avoir en sa compagnie. Une évolution de couple étrange, presque de même type qu'un amour impossible, mais divertissant pour ses nombreuses scènes de danse, au chorégraphique torride, sensuel, soigné et fluide. Chaque scène de danse est un accompagnement juteux au long-métrage, un peu comme une sauce délicieuse sur un plat qu'on aime déjà.
Et que serait le film sans le jeu sérieux des acteurs Patrick Swayze et de Jennifer Grey, déjà rencontrés pendant le tournage du film l'Aube Rouge. Patrick dégage une virilité digne d'un beau gosse, débordant de charme et ne manquant en aucun cas de dextérité dans ses mouvements, comme Jennifer qui est une femme gracieuse, charmante et passionnée par ce qu'elle fait. Un couple fait pour générer le plus d'enchantement possible, dans le but de nous mettre bien à l'aise, et surtout de nous détendre jovialement. Leur progression et leur travail sont bien définis par une mise en scène très acceptable.
Chaque plan est cadré de manière à bien mettre en évidence les coups et les échanges physiques dans toutes leurs splendeurs, assez pour que certaines des manœuvres de danse deviennent cultes comme celle où Jennifer est soulevée par Patrick à la taille. Le réalisateur Emile Ardolino a bien intégré la base d'un film romantique, en incriminant là où il faut des détails faisant basculer maintes fois le film dans le genre musical, sans que cela nous importune. Une manière de faire intelligente pour satisfaire à la fois les passionnés de films romantiques et ceux du domaine musical.
Sans oublier des répliques mémorables tels que celle-ci : Ça, c’est mon espace de danse, et ça, c’est ton espace de danse. Tu n’envahis pas mon espace, je n’envahis pas ton espace. Et si le film a bonne réputation en plus du couple des personnages principaux atypique, c'est surtout que ce long-métrage se conclut par une scène de danse finale surprenante, la plus magique de toutes les scènes de danse de la production, avec cette fois-ci, un vrai échange de deux êtres qui s'aiment réellement, un amour qui se confirme avec intensité par la magnifique et dynamique bande de son The Time of My Life. Pas un chef-d'oeuvre mais ce long-métrage mérite bien son statut du film culte. 7/10
Va faire mousser ton spaghetti et laisse le reste pour les gros calibres