De la dangerosité de laver son linge sale en public
En voilà un court qui va diviser ! Présenté au Comic-Con de cette année, Dirty Laundry voit le retour de ce pauvre tâcheron de Thomas Jane dans le rôle du Punisher, personnage qu’il a admirablement (ironie) campé dans le film éponyme de 2004.
Alors je dis diviser car forcément, vu la bonne dose de violence gracieusement offerte à base de tentative de viol, d’explosion de tronche, de molestation de mioche et de pulvérisation sanguinolentes de membres à coup de bouteille de Jack Daniel’s, ça risque de ne pas plaire à tout le monde.
Diviser parce que dans toute histoire mettant en scène un vigilante on se retrouve souvent le cul entre deux chaises : le fait de trouver le pétage de gueule de gros salopards super jouissif se trouvant confronté à toute notion de morale et de pacifisme inculquée par notre éducation de pauvres chtis n’enfants de pays riches industrialisés, médicalisés et éduqués.
Ultra violent et pourtant presque sobre de par son économie de dialogue et de narration, le court pose —malgré son côté défouloir et un aspect des plus frontal— un excellente question à laquelle il se garde bien de répondre : « Do you know the difference between justice and punishment ? » (Sais tu quelle est la différence entre ces deux groupes de musique LOLILOL ?)
Cette absence de réponse à l’écran laisse au spectateur (et à son éducation/moralité/opinion) le dernier mot sur ce qui pourrait s’avérer être un débat de société tout à fait pertinent et actuel ; plutôt fin pour une histoire de défonçage de gueule adaptée d’un comics de facho (je trolle je trolle mais je vous bise quand même).
Ca se laisse regarder même si c’est un peu sous exposé, on fait coucou à Ron Perlman pour qui tout semble aller comme sur des roulettes (jeu de mots en rapport avec le court), Jane semble avoir pris un peu de bouteille (idem) et j’avoue que ça fait toujours plaisir de voir une bande de racailles se faire exploser le pif bien comme il faut.
Mais c’est pas bien il faut pas le faire les enfants.