Etre et avoir
Le film est celui d'un sourire vrai qui doit se dessiner sur le visage de quelques employés corvéables à merci dans un supermarché hard discount comme il en pousse un peu partout aux abords des...
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le 2 févr. 2015
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Drôle, touchant, engagé, le premier long métrage de Louis-Julien Petit, Discount, est assurément un film qui fait du bien, un ‘’feel good movie’’ comme on les nomme dans le jargon cinématographique. Le film s’attache, en effet, à une série de personnages, bientôt licenciés d’une grande distribution (pour laisser place à des caisses automatiques), qui décident de ne pas se laisser faire et de créer leur ‘’discount alternatif’’ en récupérant les produits gaspillés. Il est ainsi des plus réjouissants de voir les premières victimes de la crise, des êtres dont la précarité ne cesse de s’accroître de par un capitalisme outrancier, enfin ‘’escroquer’’ les responsables qui les exploitent depuis des années. Certes, l’œuvre manque de piquant (l’esprit révolutionnaire reste très gentillet), le scénario s’essouffle quelque peu et la direction d’acteurs pêche par instants mais ce n’est rien face à une mise en scène inspirée (remarquable pour un premier film), des personnages tout en nuances (aucun manichéisme ne pointe : ce ne sont pas les sympathiques employés contre la méchante responsable. Ils sont tous victimes d’un ennemi invisible : la finance) et un propos intelligent et nécessaire (trop peu évoqué au cinéma) sur le gaspillage alimentaire. Les scènes de destructions de vivres sont d’ailleurs puissamment choquantes, démontrant une réalité glaçante sur l’état du monde actuel (les aliments sont piétinés et javellisés pour que personne ne puisse les récupérer). Malgré quelques défauts, Discount reste donc un petit film amusant, original, émouvant et prône une solidarité et une générosité bienvenues dans une société de plus en plus individualiste.
Zoom sur… Corinne Masiero, la simplicité d’une grande gueule
Si vous n’avez pas encore entendu parler de Corinne Masiero, actrice française de 50 ans, ce sera prochainement le cas puisque par son naturel franc-parler, sa sincérité et sa prestance atypique, elle est devenue la nouvelle révélation du cinéma français. Cette dernière débute une carrière au théâtre à l’âge de 28 ans avant d’embrasser des petits rôles pour le cinéma (Germinal, La vie rêvée des anges, A l’origine) et la télévision (Pj’, La crim’, Chez Maupassant). Ce n’est qu’en 2012 qu’elle acquiert une reconnaissance publique et critique grâce à son premier grand rôle, dans Louise Wimmer de Cyril Mennegun, qui lui vaut une nomination au César de la meilleure actrice. Elle y joue une femme désœuvrée avec dignité et réussit à rendre son personnage émouvant sans tomber dans le pathos. Depuis, on l’a vue dans De rouille et d’os, Ombline, Suzanne, Lulu femme nue, Les reines du ring, Discount et l’on devrait très prochainement la retrouver dans un premier rôle pour le long métrage de Christian François Codes Barres où elle incarnera de nouveau une caissière de supermarché.
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Créée
le 28 janv. 2015
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