Distant Sky !

Pour une séance unique, il était, hier, possible de découvrir le concert de Nick Cave & The Bad Seeds à Copenhague, dans une cinquantaine de cinéma français. Je m’y suis donc rendu…

Ecrit à la suite du décés de son fils de 15 ans, Skeleton Tree était pour moi la premiére occasion d’écouter la star australienne et je vous avais alors parlé de ce magnifique album. L’ambiance trés particuliére qu’il était parvenu à y mettre m’a poussé à allez voir ce concert. Et j’en suis ressorti totalement convaincu. Difficile de rater l’arrivée sur scéne du soixantenaire, en costume, le visage émacié, la démarche légère et les cheveux noirs tirés en arriére. Il y a déjà de la mise en scéne là dedans.

Le reste sera à l’avenant. En quelques minutes, il nous plonge dans son monde et on en oublie ce qu’il y a autour. Et alors, on voit à l’écran un artiste qui n’interprète pas ses morceaux : il les vit. Tour à tour triste, ou en rage, il n’est peut-être pas un grand chanteur à proprement parler, mais il donne tout dans sa façon de bouger, dans sa communion avec le public, et dans le ton qu’il met dans ses mots, sur chaque syllabes. C’est tout cela qui rend l’expérience unique. D’autant que, loin d’être froid, il ne laisse que rarement son public de côté, trouvant un équilibre pour le faire entrer dans son univers, et lui permettre de participer.

Et ceci sans oublier Les Bad Seeds, qui ont aussi une vraie présence, même s’ils sont plus en retrait, mais qui interprètent parfaitement les morceaux. Sans eux, on ne pourrait apprécier autant l’univers qui est mis en place ici. Prenant, et donc touchant au vu du sujet de certains morceaux (on sent parfois la voix de Nick Cave sur le point de défaillir, on voit parfois ses yeux s’humidifier, et on sait pourquoi). Mais tout cela se conclut par un dernier quart d’heure où le public est mis à contribution, participant pleinement à une globale d’une grande beauté !